TRAVAIL DU SOL
La longévité des pièces d’usure carbure au tungstène

Lorsque les conditions deviennent trop usantes, le choix de pièces d’usure passe par l’option carbure de tungstène. Voici quelques éléments à connaître pour faire le bon choix.

La longévité des pièces d’usure carbure au tungstène
Exemple de pièce dotées de plaquette au carbure de tungstène. L’insert de la plaquette en V optimise son maintien. ©Kuhn

Pointes, dents, socs, disques, versoirs, rasettes… Les pièces d’usure des outils de travail du sol et de semis sont soumis à rude épreuve. Selon la nature du sol et les conditions de travail, ces pièces peuvent être amenées à fondre comme neige au soleil. Les sols secs, riches en pierres et/ou en sables peuvent favoriser l’usure. Le travail à vitesse élevée agit également dans le même sens. Dans ces conditions, faire le choix de pièces renforcées en carbure peut s’avérer pertinent. Certes, le coût de ces pièces est trois à quatre fois supérieur, mais la durée de vie est trois à dix fois plus élevée. Au bout du compte, le coût à l’hectare est moindre. Et espacer les intervalles de retournement ou de remplacement des pièces d’usure réduit le temps d’immobilisation, notamment à des périodes où la main-d’oeuvre pourrait être mobilisée ailleurs à des activités plus pertinentes.

Attention au brasage

La différence de prix se justifie notamment pour les différentes qualités de pièces renforcées au carbure. L’action de braser une pastille de carbure sur une pièce classique, chauffe l’acier trempé et en modifie ses propriétés, ceci d’autant plus quand l’épaisseur de la pièce est faible. Un brasage de qualité implique alors un traitement adéquat de la pièce en acier.

Autre aspect du carbure de tungstène, son manque de souplesse. Il est peu résistant à l’élongation et tend à casser lorsqu’on le tord. En conditions difficiles, comme des sols pierreux, les fortes sollicitations peuvent générer une désolidarisation de la plaquette. Pour éviter cet effet, il est préférable d’avoir une multitude de petites plaquettes brasées les unes à côté des autres, plutôt qu’une grande. De même, les plaquettes avec des retours en bout de pointes limitent l’exposition de cette zone fragile qu’est la liaison entre la plaquette au carbure et le reste de la pièce.

Des nuances dans les carbures

Constituée d’un mélange d’un liant (cobalt) et de grains de carbure de tungstène, la plaquette peut présenter à l’échelle microscopique des variations qui impactent ses caractéristiques et sa durée de vie. Généralement, plus les grains de carbure sont fins, plus sa concentration en carbure de tungstène est élevée, plus la pièce est chère, plus elle est résistante à l’usure et moins elle est résistante aux chocs. À l’inverse, les gros grains impliquent une plus grande proportion de cobalt, donc une plus grande élasticité. Le jeu des constructeurs de pièces consiste donc à trouver le meilleur compromis dans la recette.

Ludovic Vimond