PANORAMA
Production régionale de fruits bio : noix et châtaignes en tête
Le 30 novembre à Alixan (Drôme), le Cluster bio Auvergne-Rhône-Alpes et ses partenaires organisaient une journée filière « fruits bio ». L’occasion d’un état des lieux de la production à l’échelle de la région.
Avec près de 10 000 ha de surfaces en fruits bio ou en conversion1 et un peu plus de 2 3001 exploitations, la région Auvergne-Rhône-Alpes se classe au quatrième rang des régions françaises, tant en surfaces qu’en nombre de producteurs. Devant elle : l’Occitanie, la Nouvelle Aquitaine
et Paca.
Drôme, Ardèche, Isère, leaders en fruits bio
Trois départements concentrent l’essentiel des surfaces fruitières bio2 : la Drôme (3 040 ha et 675 exploitations), l’Ardèche (3 081 ha et 624 exploitations) et l’Isère (2 550 ha et 343 exploitations).
Trois productions placent ces trois départements en tête des surfaces de la région : la noix pour l’Isère et la Drôme, la châtaigne pour l’Ardèche, l’olive pour la Drôme et l’Ardèche. Les fruits à coques (amandes incluses) représentent ainsi 63 % des surfaces de fruits bio de la région Aura. Côté fruits à noyaux (13 % des surfaces), c’est l’olive qui arrive en tête avec 574 ha dont plus de 70 % des surfaces en Drôme, le reste essentiellement en Ardèche. Abricots et pêches bio représentent moins de 500 ha, dont l’essentiel en Drôme et Ardèche. Viennent ensuite les fruits à pépins (11 % des surfaces) avec plus de 500 ha en pommes, un peu plus de 200 ha en poires et moins de 150 ha en kiwi. La Drôme est en tête sur ces productions, suivi par l’Ardèche, l’Isère et la Haute-Savoie. Les baies (fraises, myrtilles et cassis) conduites en agriculture biologique
sont aussi présentes dans la région. Là, émergent d’autres départements producteurs. Ainsi, sur les 286 ha de baies en bio recensés par l’Agence bio et la Draaf Aura, l’Ardèche est en tête
(77 ha) suivie du Rhône (58 ha).
On notera que la dynamique de conversion est relativement forte sur la production de baies (+12 % par an en moyenne de surfaces au niveau régional). Une dynamique similaire est observée sur les surfaces en noix (+14 % par an), olive (+13 % par an) et châtaigne (+10 % par an).
Déconversions « marginales »
Selon l’observatoire régional de l’agriculture biologique3 (Orab) d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui a réalisé cet état des lieux, 79 % des surfaces fruitières biologiques régionales sont détenues par des exploitations agricoles de la catégorie « spécialisées en arboriculture ». L’observatoire note par ailleurs que les déconversions ont légèrement progressé en 2022, en lien avec la baisse de consommation de produits bio. Mais, selon lui, « elles restent marginales ». Ainsi, le solde entre installations AB / conversions AB et arrêts d’activité / déconversions serait « très largement positif », précise l’Orab. À noter, en 2021, 60 % des installations aidées en fruits dans la région se sont faites en bio. Côté débouchés, l’état des lieux présenté le 30 novembre précise que 43 % des 2 307 exploitations régionales cultivant des fruits bio vendent en circuit court. Soit plus fréquemment que les exploitations conventionnelles (31 %) et que la moyenne française en bio
(35 %). Par ailleurs, quatorze coopératives et filiales de la région ont une activité fruits certifiée en bio. Plus de 120 transformateurs de fruits bio sont également recensés en Aura, offrant là aussi des débouchés pour la production régionale.
Sophie Sabot
1. Source : recensement agricole 2020, exploitations ayant des surfaces en fruits y compris raisins de table et fraises.
2. Source : Agence bio / OC.
3. L’observatoire régional de l’agriculture biologique Auvergne-Rhône-Alpes réunit la Draaf, le Cluster bio, la fédération régionale de l’agriculture biologique, la chambre régionale d’agriculture et la coopération agricole.
La fiche filière fruits bio en Auvergne-Rhône-Alpes, éditée par l’Orab est dispo : https://draaf.auvergne-rhone-alpes.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/fiche_filiere_fruits_2023_vf.pdf
EN BREF /
Créé en 2006, le Cluster bio réunit les acteurs de la filière bio en Auvergne-Rhône-Alpes que ce soit dans les domaines de l’alimentaire, des cosmétiques, des produits d’entretien… L’une de ses missions est de structurer, sur son territoire, les filières biologiques de l’amont
à l’aval. Le Cluster bio compte 350 adhérents.