ÉLEVAGE
5 points pour comprendre le plan loup

Depuis deux ans, le loup est de retour en Ardèche. Pour aider les éleveurs à protéger leurs troupeaux, l’État a mis en place un plan depuis 2018. Présentation.

5 points pour comprendre le plan loup
Un nouveau plan loup est en cours d'élaboration pour la période 2024-2028.

Qu’est-ce que le plan loup ?

Face à l’expansion du loup en France, un plan national d’action a été mis en place en 2018 pour une période 6 ans. L’objectif : assurer la viabilité de l’espèce tout en protégeant les troupeaux et les éleveurs. Alors qu’un nouveau texte est en cours d’élaboration pour la période 2024-2028, le plan signé en 2018 est toujours en vigueur. Élaboré par le ministère de la Transition écologique et par le ministère de l’Agriculture, ce document fixe les règles notamment en matière de protection des troupeaux, de subvention des dispositifs et d’indemnisation des pertes.

Quelles protections ? 

Face à la prédation du loup, pas de risque zéro. Toutefois, pour dissuader le prédateur, différents dispositifs de protection existent. Parmi eux, la méthode dite « passive », avec des barrière électriques d’au moins 90 cm et les méthodes dites « actives » avec des chiens de protection ou du gardiennage. Les tirs d’effarouchement peuvent aussi dissuader le prédateur. Les tirs de défense, en revanche, nécessitent une autorisation spécifique de la DDT (à condition de justifier d'au moins un dispositif de protection et d'un permis de chasse).

Quelles aides ? 

  • Le « crédit d’urgence » qui permet aux éleveurs victimes d’attaques pour la première fois (ou voisins de parcelles attaquées) de se protéger rapidement grâce à la mise à disposition par la DDT de dispositifs de protection, comme des filets, des électrificateurs de clôture, des moyens d’effarouchement, etc.
  • Le dispositif de protection des troupeaux contre la prédation qui est une aide financière destinée à compenser le surcoût de la protection contre le loup.

Quelle reconnaissance en Ardèche ?

Chaque année la DTT fait le bilan des attaques afin d’établir un zonage de la présence du loup sur le département. En 2023, le nord de l’Ardèche fait partie du cercle 3 (zone possible d’expansion) et la partie sud du cercle 2 (prédation probable). Ce zonage pourrait encore évoluer jusqu'au 31 mai en cas de nouvelles attaques, avec notamment le passage de certaines communes en cercle 1 (prédation avérée).

Qui peut bénéficier des aides à la protection ? 

Les éleveurs nord ardéchois qui appartiennent au cercle 3 peuvent prétendre à des aides de l'État pour acheter et entretenir un chien de protection (80 % du coût total), ainsi qu’à un accompagnement technique entièrement financé. Les éleveurs du sud peuvent prétendre à ces mêmes aides, ainsi qu’à un financement de clôtures électriques (80 % du coût total) et à la prise en charge totale d’une étude de vulnérabilité. Cette étude permet d’établir une stratégie de protection adaptée.

S’ils sont victimes d’une attaque, les éleveurs en zone 2 et 3 peuvent être indemnisés même s'ils ne disposent pas de moyen de protection (ce qui n'est pas le cas pour le cercle 1).

Un plan, des limites

Début mars, ce plan loup a été présenté aux éleveurs par la chambre d'agriculture et la DDT à Saint-Cirgues-en-Montagne et à Privas. Lors de ces rencontres, certains éleveurs ont relevé des limites à la prise en charge de ces attaques.

Un constat dans les 48 h

Après une attaque, les cadavres d'animaux doivent être laissés sur le place le temps que l'OFB vienne réaliser les constatations nécessaires à la reconnaissance d'une attaque de loup. Les éleveurs ont regretté des délais qu'ils jugent trop long. À ce sujet Fabien Clavé, chef de service agriculture à la DDT, a rappelé que le délai maximum d'intervention de l'OFB est de 48 heures.

Abréger la souffrance de ses bêtes

Certaines brebis attaquées affrontent parfois plusieurs heures de souffrance. Pour l'abréger, les éleveurs peuvent avoir recours à l'euthanasie. Elle est indemnisée par l'État, à condition que l'acte soit pratiqué par un vétérinaire.

Terrains escarpés, protection compliquée

En Ardèche, le terrain rend parfois la protection par des barrières électriques difficile. Lors de ces réunions, la DDT a expliqué qu'un travail était mené autour de la non-protégeabilité de certaines parcelles. Cette reconnaissance en cours de définition ne pourra concerner l'ensemble de l'exploitation et devra être accompagnée d'une stratégie de protection.

Quid des chevaux et des vaches ?

Le plan loup concerne uniquement les élevages caprins et ovins. Si les équidés et les bovins en sont exclus, plusieurs attaques sur ce type de troupeaux auraient été recensés en France ces dernières années. Récemment un veau aurait notamment été attaqué par un loup sur la commune de Gras.

Un réseau d'observateurs

En Ardèche, un réseau d'observateurs est actif pour relever des indices de la présence du loup. Outre les attaques ce sont aussi ces indices qui permettent d’établir les zones de présence du prédateur. Animé par l'OFB et la DDT, ce réseau propose des formations à ses membres pour reconnaître la présence du loup. Pour l'intégrer ce réseau, faites-vous connaître !

Dépôt de dossier : vous faire aider

Les demandes d'aide pour financer des dispositifs de protection se font en ligne sur le téléservice Safran, accessible depuis Télépac. La chambre d'agriculture et la FDSEA proposent des prestations aux éleveurs qui rencontreraient des difficultés dans le dépôt de leurs dossiers.

Zonage 2023

Zonage 2023