PRODUCTION PORCINE
La coopérative Cirhyo subit une baisse de production en 2023
Le 23 avril dernier, la coopérative agricole spécialisée dans l’élevage porcin, Cirhyo, a tenu son assemblée générale à Charbonnières (Rhône). Malgré une année favorable aux éleveurs, la coopérative continue de souffrir de la baisse du cheptel porcin.
La coopérative Cirhyo est présente sur 33 départements en France et sur la totalité des départements rhônalpins. Elle compte actuellement 490 adhérents qui élèvent 60 000 truies et produisent 1 330 000 porcs charcutiers. La région a enregistré une baisse de production de 4,7 %, conséquence des difficultés du secteur et d’une perte considérable de porcs en quelques années en France (source : Uniporc). Malgré cette baisse, Cirhyo a maintenu le cap et atténué ces pertes à hauteur d’1,4 % ; la diminution nationale, elle, avoisine les 5 %. Une baisse qui a profité à d’autres pays européens, comme l’Espagne, premier producteur porcin européen, qui a augmenté sa production de plus de 30 % entre 2012 et 2022. Cette perte généralisée est d’autant plus problématique que la consommation, elle, est restée stable. La viande de porc faisant partie des moins onéreuses du marché français, la filière recherche l’autosuffisance pour éviter de laisser la place aux concurrents européens et mondiaux, avec des normes de production différentes.
Une année faste pour les éleveurs
L’année 2023 a été favorable aux éleveurs, d’un point de vue économique. Malgré des coûts de production très élevés, les cours du porc ont permis de combler ces dépenses. Les prix ont rarement été aussi élevés, tandis que les coûts de production, certes très importants, ont baissé en fin d’année 2023. Cependant, pour les abattoirs et les salaisonniers (tous les acteurs de l’abattage, de la découpe et de la transformation), la situation a été bien plus complexe. Ces derniers ont beaucoup de mal à faire accepter ces hausses aux clients et distributeurs, dans un contexte où chacun tente de faire face à l’inflation et appelle au maintien de prix accessibles à tous. Les problèmes de recrutement impactent également fortement le secteur : la taille des exploitations augmente, les jeunes sont de moins en moins intéressés par la filière, en raison des contraintes qu’elle comporte.
Un secteur victime des préjugés
Le secteur s’adonne à se libérer des préjugés. Au-delà des nouvelles attentes sociétales des jeunes, qui ne souhaitent pas travailler comme leurs aînés (temps de travail, pénibilité, manque de temps, de repos…), la filière fait également face à une mauvaise presse. Les opposants virulents à Cirhyo ont impacté la coopérative en prenant pour cible certaines exploitations, pointant du doigt le non-respect du bien-être animal. Une conjonction de négativité autour du secteur qui plombe la venue de jeunes dans le milieu porcin. Pourtant, pour maintenir une production viable, le secteur doit séduire une nouvelle main-d’œuvre, avec ou sans qualification, d’éleveurs, mais également de salariés dans les ateliers spécialisés dans le naissage (très demandeur de main-d’œuvre). Malgré une image négative, la production porcine est très technique, et parmi les plus rémunératrices des productions animales sur le long terme (malgré la volatilité des cours). Elle travaille depuis de nombreuses années à réduire la pénibilité du travail, avec de la conduite en bandes, des bâtiments automatisés et une limitation des astreintes, pour un meilleur équilibre entre travail et famille.
