Janvier et février : deux mois qui se suivent mais que tout oppose. Si le premier a pu être froid et humide, le suivant a renoué avec la douceur, le soleil et la faiblesse des précipitations. Fin février, le niveau des nappes phréatiques était majoritairement à la hausse.
Après un mois de janvier très hivernal, février a renoué avec la douceur et des températures plus élevées que la normale. La température mensuelle moyenne a atteint 8,6 °C en France métropolitaine, en hausse de 2,6 °C par rapport aux normales de saison (période de référence 1981-2010), indiquait le 8 mars le ministère de l’Agriculture dans sa note de climatologie pour février. Si le début du mois a été marqué par des températures proches, voire inférieures aux moyennes, celles-ci se sont inversées à partir de la deuxième décade, d’abord dans la moitié Sud, puis sur tout le territoire. « La dernière décade a été particulièrement douce avec un excédent de 4,9 °C au niveau national, proche de 7 °C dans le Nord-Est », précise Agreste. Dans le Centre-Est, cet écart s’est établi à + 3,6 °C. Les pluies ont été déficitaires de 14 % en moyenne en février. Ce déficit a été particulièrement marqué dans le Centre-Est (- 32 %), l’Ouest (- 25 %), le Nord-Est (- 14 %) et le Nord (- 13 %). Ainsi l’indice d’humidité des sols au 1er mars est devenu déficitaire pour pratiquement l’ensemble des régions.
Doux et sec en Aura
En région Auvergne Rhône-Alpes, février a été « très doux et plutôt sec », a analysé Météo France dans son résumé mensuel régional le 5 mars. « Ce mois de février 2021 contraste avec les 2 mois précédents de l'hiver météorologique. Il succède à un mois de janvier froid et affiche un excédent thermique insolent de + 3,8 °C en moyenne agrégée. » Placées sous l’influence d’un vent de Sud prédominant, les températures régionales ont été globalement douces, voire très douces. À Villard-de-Lans (Isère), la température moyenne de février a été supérieure de 4,8 °C ; Bourg-Saint-Maurice a égalé « le précèdent record de douceur de février 2017 avec une température moyenne de + 6,0 °C (normale de + 2,0 °C) », rapporte Météo France. Des records de températures ont été relevés le 25 février, à 21,9 °C dans plusieurs stations de la région. Douceur a rimé avec faibles précipitations en février. « L'essentiel des précipitations se produit en première partie du mois, entre le 1er et le 12. Du 13 au 28, les journées sont souvent sèches, exception faite du sud de la région (sud Ardèche, montagne ardéchoise et sud de la Drôme) où le vent du Sud amène quelques pluies, faibles en général », indique l’organisme météorologique.
Très contrasté en BFC
En région Bourgogne-Franche-Comté, février a été marqué par d’importantes variations de températures. « Après un début de mois doux et perturbé, l'atmosphère se refroidit nettement. Du 7 au 14, l'ambiance devient hivernale avec des températures en dessous des normales, de fortes gelées, ainsi que des chutes de neige ou de verglas à basse altitude. Puis un net redoux s'installe après le 15 », déclare Météo France dans son résumé mensuel régional le 4 mars. S’ensuit le retour de la douceur printanière et de températures très élevées pour la saison, du 21 au 25. « En 10 jours, les thermomètres gagnent environ 20°C, passant d'une température agrégée sur la région de – 1 °C le 13 à 19 °C le 23. » Le 24 février a été la journée la plus chaude, avec des températures maximales entre 18 et 23 °C relevées à plusieurs endroits. Côté pluies, celles-ci ont atteint 68 % de la moyenne sur le mois, avec une grande disparité suivant les zones : « Les rapports aux normales sont très variables, allant de 33 % à Luxeuil (Haute-Saône) à 109 % à Colonnes (Jura) », conclut l’établissement public.
Bonne recharge des nappes
Bonne nouvelle du côté des nappes phréatiques ! La pluviométrie amorcée à l’automne a largement contribué à la bonne recharge des nappes, qui sont majoritairement en hausse, indique le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son bulletin de situation hydrogéologique au 1er mars, publié le 11 mars. « La situation au mois de février est très satisfaisante sur une grande partie du territoire : la recharge a été conséquente et les niveaux des nappes sont au-dessus des moyennes mensuelles. La situation est moins favorable, avec des niveaux modérément bas à bas, pour les nappes profondes des couloirs du Rhône et de la Saône, pour la nappe du Sundgau et pour la bordure sud de la nappe alluviale de la plaine d’Alsace. Les niveaux de ces nappes sont en hausse en février mais les apports pluviométriques de ces derniers mois sont insuffisants pour combler les déficits des recharges des années précédentes », résume le BRGM.
Sébastien Duperay
La méthode AP3C reconnue par Météo France
Le projet AP3C (Adaptation des Pratiques Culturales au Changement Climatique)¹, porté depuis 2015 par le Sidam et les chambres départementales d’agriculture du Massif central, a la particularité rare d’avoir conçu et développé ses propres projections climatiques. Sur la base de données observées entre 1980 et 2015, l’expertise d’un climatologue a permis de produire des projections climatiques à l’horizon 2050, le tout, compatibles avec les évolutions climatiques déjà enclenchées sur les différentes zones du territoire. Pour s’assurer de la compatibilité des trajectoires, il faut rendre compte correctement du climat présent. C’est la raison pour laquelle la méthode climatique du projet AP3C s’est en premier lieu préoccupée de la question de la définition de la référence climatique. C’est ce point qui a été explicité clairement par Météo-France en janvier 2021 dans des termes très proches de ce qui est exposé par AP3C : « Les normales 1981-2010 sont représentatives du climat moyen sur une période autour des années 1990 et ne représentent plus le climat actuel dans le contexte du changement climatique, notamment en matière de température »².
