MSA ARDÈCHE DRÔME LOIRE
La MSA au plus près de la ruralité

La MSA Ardèche-Drôme-Loire a tenu son assemblée générale, jeudi 6 avril, à Saint-Félicien, en Ardèche. Outre le traditionnel bilan annuel de l'activité, les services de proximité étaient au cœur de ce rendez-vous mutualiste.

La MSA au plus près de la ruralité
Jean-Clément Mucchielli, vice-président de la MSA Ardèche Drôme Loire, Laurence Heydel-Grillere, députée ardéchoise, François Donnay, directeur de la MSA, Henry Jouve, son président et Fabien Clavé, de la DDT de l'Ardèche.

Saint-Félicien : tout un symbole de l'action de la MSA Ardèche Drôme Loire. C'est dans la salle des fêtes de cette commune ardéchoise que s'est tenue l'assemblée générale 2023. À quelques mètres de là, l'une des quatre France services portée par la MSA. Cet espace, créé en partenariat avec Arche Agglo, a ouvert ses portes il y a un an, presque jour pour jour. « Je me souviens quand j'étais petit, mon père était agriculteur et il venait à la permanence de la MSA à côté du bureau du maire, relate le premier édile de Saint-Félicien, Yann Eyssautier. Mais quand j'ai été élu, j'ai eu la surprise de voir que la permanence de la MSA n'était plus là ! »

France services : le bouche à oreille fonctionne

Retour en arrière pour certains, progrès pour d'autres... Une chose est sûre, la proximité est désormais une évidence. « 80 % de nos contacts se font par internet et 20 % en physique. Ces 20 % il faut qu'on les accompagne ! Sans oublier tous ces parcours de vie qui méritent un contact humain au-delà de l'échange numérique », souligne François Donnay, directeur général à la MSA Ardèche Drôme Loire.

Depuis un an, le bouche à oreille fonctionne et les usagers sont de plus en plus nombreux à se présenter sans rendez-vous, pour des besoins concernant la MSA, mais également huit autres administrations, telles que le ministère de l’Intérieur, les finances publiques, le ministère de la Justice, la CPAM, ou encore pôle emploi. Ce partenariat de la MSA avec Arche Agglo a également permis l'ouverture de trois autres France services, à Saint-Donat-sur-l'Herbasse et à Tain-l'Hermitage ainsi qu'une à Saint-Vallier, en partenariat avec Porte de DrômArdèche et la mairie. « J’ai rencontré des usagers sur place, ils se sont désormais approprié le lieu », se félicite Véronique Barroyer, assistante sociale à la MSA sur le secteur Nord Ardèche.

Une démarche « d'aller vers »

La MSA s'engage pour faciliter l’accès aux droits des plus précaires et surtout prévenir les ruptures de droits en contactant l’adhérent le plus en amont possible. « Nous sommes de plus en plus dans une démarche d’aller vers nos adhérents », souligne le président de la MSA Ardèche Drôme Loire, Henry Jouve.  Des expérimentations sont en cours pour se rapprocher de plus en plus des adhérents. « Fin 2022, un agent de la MSA s'est rendu dans une coopérative en sud Ardèche pour répondre aux questions des salariés », illustre Nadine Coursin, directrice adjointe. Dans la Loire, le projet de l'agence Feurs/Perreux sera opérationnel dans les prochains mois et permettra également de renforcer la proximité en travaillant avec les partenaires du territoire, telles que les collectivités ou les associations.

À la tribune, la députée Laurence Heydel-Grillere a, à son tour, évoqué son attachement à l'agriculture et son lien avec la MSA. Elle a souligné l’importance du travail autour des France services, une initiative du président de la République Emmanuel Macron, comme elle le rappelle : « L'objectif était d'en créer 2000, aujourd'hui il y en a 2500 et aussi des bus dans les territoires les plus éloignés. Mais il faut continuer ! », insiste la députée.

La MSA présente tout au long de la vie

L'occasion pour les représentants de la MSA de démontrer, à travers les différents rapports, le rôle social de l'organisme, son guichet unique et son accompagnement au quotidien de ses adhérents. « Nos travailleurs sociaux sont présents et actifs sur les territoires », rappelle le président. Regain 07, Rebondir 26, Avenir 42... Trois noms pour une seule idée : accompagner de manière personnalisée les agriculteurs confrontés à des difficultés de parcours, qu'il s'agisse d'un décès, d'une séparation ou de problèmes de santé. Mais c'est aussi le cas tout au long de la vie des adhérents de la MSA, de la naissance jusqu'au grand âge.

À ce titre, Saint-Félicien représente aussi un autre symbole, comme le rappelle Henry Jouve. « Saint-Félicien évoque pour moi un lien privilégié avec la MSA avec l’ouverture, ici même, de notre première Marpa, il y a 30 ans. »  Au total, six maisons d'accueil et de résidence pour l'autonomie - imaginé par la MSA dans les années 1980 - sont aujourd'hui présentes dans les trois départements et sept sont en cours de création. « Non tournées vers les profits commerciaux, les Marpa permettent de se consacrer pleinement au bien-être de nos ainés », relève le directeur François Donnay.

Marpa : « il y a tout à gagner »

Dans ces structures une vingtaine de personnes vivent en autonomie, tout en étant proche des autres résidents et en restant ancré dans leur commune. « Les Marpa ne sont pas des maisons de retraite, insiste Guillaume Deleuze. On cherche l'autonomie des personnes et leur maintien sur le territoire. Car si on les déracine on sait que leur santé se dégrade. » Viticulteur à Beaulieu, Guillaume Deleuze a rejoint la MSA en tant qu'administrateur pour remplacer son père, décédé l'année dernière. Le projet qui lui tient à cœur - comme à son père avant lui - concerne justement une Marpa qui pourrait être implantée à Beaulieu, en Ardèche. « On va finir ce projet ! », assure-t-il, déterminé.

De même, Fabien Clavé, chef du service agriculture à la Direction départementale des territoires de l'Ardèche, a lui aussi eu une pensée pour Jacques Deleuze : « C'est avec des gens comme lui et comme vous qu'on fait avancer les choses. » Et de conclure : « La MSA est un des socles du monde agricole avec lequel on a besoin d'avancer main dans la main. »

Pauline De Deus

RETRAITE

« L'un des meilleurs régimes au monde »

Lors de l'assemblée générale de la MSA, le sujet des retraites a animé le débat lors des questions réponses avec le public.

« La loi Chassaigne prévoit un montant de 1138 € brut, mais c'est toutes retraites confondues. » Une précision du directeur général de la MSA Ardèche Drôme Loire, François Donnay, essentielle alors que les textes législatifs de ces dernières années restent souvent mal compris. « Il faut garder à l'esprit que vous pouvez avoir une retraite de 900 € de la MSA car d'autres montants vous sont versés par ailleurs, par différentes caisses de retraite », a ajouté le directeur. Autre incompréhension récurrente : les baisses des pensions. Elles apparaissent généralement lorsqu'il y a des hausses des autres revenus. En effet, celles-ci impliquent un assujettissement à la CSG, soulignent les représentants de la MSA.

Un délai de mise à niveau de la pension

Autre problématique qui touche souvent les jeunes retraités : le versement d'une pension retraite inférieure au montant minimum prévu pour les exploitants agricoles. « Au départ vous recevez la partie qui correspond aux cotisations que vous avez versées », explique Nadine Coursin, directrice adjointe à la MSA. Ce n'est qu'après avoir vérifié les autres montants des divers régimes de retraite, que la MSA verse la partie solidarité inter-régime pour atteindre, à minima, 85 % du Smic. « Il faut compter deux à trois mois pour faire ces flux inter-régime mais ça sera ensuite rétroactif », rassure la directrice adjointe. Un délai de mise à niveau qui devrait rapidement disparaître grâce à un partage de documents mis en place entre les différents organismes.

Bientôt des conseillers pour accompagner les futurs retraités

Loi Chassaigne 1 ; loi Chassaigne 2 ; 25 meilleurs années... Depuis deux ans les agriculteurs gagnent des droits non négligeable, comme l'a rappelé le président Henry Jouve : « Ce sont des choses qu'il faut noter ! » Le tout en bénéficiant « de l'un des meilleurs régimes de retraite au monde au regard des cotisations. Il faut vraiment le garder à l'esprit », insiste le directeur de la MSA Ardèche Drôme Loire. Et pour soutenir les futurs retraités agriculteurs, Nadine Coursin précise « nous envisageons que nos conseillères en entreprise accompagnent également les agriculteurs quelques mois avant leur retraite, dans la compréhension des cotisations, dans le changement de statut, la cessation de l'entreprise, etc. »

Une organisation saluée

« Le fond autant que la forme » de cette assemblée générale ont été salués par de nombreux invités. Prises de paroles diverses, interventions du public, projections vidéo pour illustrer certaines actions, sans oublier les écran aux quatre coins de la salle... C'est une réunion dynamique et sans longueur qui s'est tenue dans la salle des fêtes de Saint-Félicien, dans la matinée de jeudi 6 avril. Adhérents, administrateurs, salariés et autres invités ont ensuite partagé un moment de convivialité autour d'un repas.

Défendre la place du régime agricole

Alors que les élections 2025 se préparent, en parallèle du nouveau plan stratégique 2025-2030, Jean-Clément Mucchielli, vice-président de la MSA, a tenu à rappeler l'importance du système mutualiste. « Nous avons besoin des uns, des autres », a-t-il insisté. Si la représentativité des salariés est encore faible, il prédit une « remise à plat sur ce sujet en recherchant une meilleure répartition ». Le vice-président met toutefois en garde face à d'éventuelles divisions : « Attention à ne pas oublier nos fondamentaux, nous avons une chance unique de bénéficier d'un système mutualiste performant à taille humaine. Soyons unis pour maintenir notre régime, notre agriculture et ainsi notre souveraineté alimentaire. »

Santé Sécurité au travail : des actions locales

Dans le cadre de la santé au travail, la MSA a organisé une journée technique autour de l'apiculture, l'année dernière, dans Drôme. La prochaine aura lieu à Montrond-les-Bains, dans la Loire, autour de la filière équine. La MSA participe également en Ardèche à une étude sur l’évaluation des risques professionnels dans le secteur du maraîchage.

« Pec résilience » se poursuit

Avec la guerre en Ukraine et la hausse du prix des intrants et de l'énergie, certaines exploitations agricoles ont dû faire face à des surcoûts inattendus. Pour y faire face, le Gouvernement a mis en place un dispositif exceptionnel de prise en charge des cotisations : « Pec résilience ». Dans le cadre de ce dispositif, au mois de novembre la MSA Ardèche Drôme Loire a fait remonter un besoin de plus de 4 millions d'euros de prise en charge. Par arrêté du 12 janvier 2023, la caisse a obtenu environ 67 % de ce montant qui sera attribués à 2 202 exploitants.

Prévention du mal être : la mise en place du réseau de sentinelles

« Si vous sentez avoir des dispositions naturelles pour le soutien à autrui, rejoignez le réseau des sentinelles de votre département. » Un appel lancé aux élus MSA par Henry Jouve, président de la MSA Ardèche Drôme Loire.

À Privas : un déménagement en vue !

Le 12 juin prochain, l'agence MSA de Privas quittera le 5 Avenue du Vanel pour s’installer dans le quartier de Chamaras, zone du lac. « Ce nouveau bâtiment très bien équipé sera un véritable lieu de vie au service de l’agriculture ardéchoise », promet le président, Henry Jouve. « Plus accessible, efficient et économe, réparti sur 4 niveaux, il accueillera la centaine de salariés ardéchois », souligne-t-il. Dans la Loire, la MSA située à Saint-Priest-en-Jarez changera également de locaux début 2024. Elle déménagera de quelques mètres, toujours dans la cité de l’agriculture, dans le bâtiment de Groupama.

Le président Henry Jouve a clôturé son rapport moral par une citation d'Albert Camus : « Je puis nier une chose sans me croire obligée de la salir ou de retirer aux autres le droit d'y croire. »