CONSEIL DÉPARTEMENTAL
Entre investissements et stabilisation de la dette

L'assemblée plénière du Conseil Départemental s'est tenue le 16 juin. Les conseillers ont fait un tour d'horizon des budgets et projets.

Entre investissements et stabilisation de la dette
Marc-Antoine Quenette, en charge des finances, défend le premier bilan de la majorité. À sa gauche, Sandrine Genest, en charge de la santé, de la petite enfance et des politiques contractuelles, et Olivier Amrane, président du Département.

« En 2022, pour la troisième année consécutive, nous avons stabilisé la dette », martèle Marc-Antoine Quenette, 4e vice-président, en charge des finances. Si le président du conseil départemental (LR), Olivier Amrane, et son vice-président mettent l'accent sur les économies réalisées en épluchant le compte administratif, Hervé Saulignac, député de l'Ardèche et membre du PS, pointe le fait qu'avec « un excédent de 45 millions d'euros sur le budget, c'est l'argent des Ardéchois que vous choisissez de ne pas redistribuer ». Il détaille : « Les investissements ont baissé et ont été obtenus par des renoncements. Vous avez affecté la cagnotte à la diminution de l'emprunt d'équilibre », fustige l’opposition. De son côté, Olivier Amrane défend son bilan : « Je préfère maintenir les charges et ne pas emprunter pour ne pas faire porter la dette aux Ardéchois ou à nos enfants. C'est un budget de rigueur pour pouvoir agir ».
Si le compte administratif fait débat, la majorité revient sur le contexte de crise de l'année 2022, avec une inflation à 5,2 %.

Une dette stabilisée

« Tout le monde a bataillé en 2022 », résume le président du Département. « Face à l'inflation, on a montré la capacité du Département à agir grâce à la gestion rigoureuse des charges internes. » Pour exemple, le modèle du RSA a été visé, puisqu'une « politique volontariste » d'insertion a été mise en place. « Le nombre de bénéficiaires du RSA est passé de 7 899 bénéficiaires courant 2020, à 6 949 en 2023 », rapporte Laetitia Bourjat, conseillère en charge de l’économie, de l’investissement et de l’emploi. « La charge pour la collectivité qui augmentait de 2 millions par an a été stabilisée autour de 40 millions depuis deux ans », spécifie Marc-Antoine Quenette.

Des investissements pour le social et l’agriculture

Par ailleurs, le Département insiste sur l’investissement, malgré la crise. « Nous sommes un département qui investit beaucoup, à hauteur de 30 % », précise le vice-président chargé des finances. Olivier Amrane ajoute : « Pour préparer l’avenir, il faut investir. Nous sommes fiers d’agir au niveau local, notre crédo, c’est la ruralité. Je ne veux pas une collectivité déconnectée des réalités ». L’investissement s’est tout d’abord tourné vers les domaines de l’autonomie et du handicap. Avec une augmentation de 30 % des aides départementales pour les associations d’aides à domicile au service des aînés et du public en situation de handicap. « C’est 5 millions supplémentaires injectés en 2022, 2 000 emplois sauvegardés et 8 000 Ardéchois aidés », souligne Marc-Antoine Quenette. Il rappelle qu’un nouveau plan pour les Ehpad est mis en place en partenariat avec l’ARS. Dans le domaine de la protection à l’enfance, un soutien particulier a été apporté avec plus de 6 millions d’euros alloués. Enfin, 2 millions supplémentaires ont été attribués au Sdis en 2022 pour contrer les incendies répétés en Ardèche.

Concernant l’agriculture, le président du Département « souhaite continuer notre politique de soutien aux agriculteurs avec une hausse du budget alloué à la chambre d’agriculture pour soutenir les agriculteurs de notre territoire ». La subvention passe de 150 000 € en 2021 à 215 000 € en 2022. « Nous souhaitons développer l’agritourisme via les circuits agricoles », annonce de son côté Matthieu Salel, 6e vice-président au conseil départemental chargé de l’agriculture, l’environnement et du tourisme.

L’eau, un enjeu transversal concernant tous les acteurs économiques

L’un des enjeux communs entre l’agriculture et le tourisme porte sur le sujet de l’eau : « 70 % des gens qui viennent en Ardèche se tournent vers des activités liées à l’eau. On fait partie, au même titre que l’agriculture et les pompiers, de ce tour de table », rappelle Matthieu Salel. À propos du domaine agricole, Olivier Amrane assure : « Il n’y aura pas une unité de stockage de l’eau qui ne sera pas accompagnée ». Du côté d'Hervé Saulignac, « il est urgent d’engager un plan pluri-annuel sur 5 ans en faveur de l'eau. Il faut 8 millions d'euros pendant 5 ans pour être à la hauteur des enjeux ». Matthieu Salel annonce travailler à l’élaboration d’un plan d’eau. « Nous avons un cadre disposant d’aides aux communes à hauteur de 700 000 €, voté en 2022 pour, notamment, la rénovation du réseau d’eau et d’assainissement. 500 000 € ont été attribués pour des études au syndicat des Eaux. Par exemple, sur la plaine de Chomérac, le Département a contribué à hauteur de 2 millions d’euros pour la rénovation des tuyaux d’irrigations agricoles. » Cette assemblée plénière, a ainsi été l'occasion de défendre le compte administratif 2022, premier bilan pour la majorité en place au Département.

Marine Martin

Un plan chasse pour 2023-2026
Matthieu Salel, vice-président en charge de l’agriculture, de l’environnement et du tourisme au Département.
CHASSE

Un plan chasse pour 2023-2026

Mis en place en collaboration avec la fédération départementale des chasseurs de l’Ardèche, le plan chasse a été présenté et voté lors de l'assemblée plénière du conseil départemental.

Avec près de 10 000 chasseurs sur le département de l'Ardèche, ce plan chasse, d'une durée de trois ans et d'un budget total de 150 000 €, met l'accent sur le volet sécurité de la pratique de la chasse. Il repose sur trois axes de sécurité.

En premier lieu, avec l'accompagnement du jeune chasseur « 16/18 ans », via une aide à l’adhésion lors de sa première affiliation à une association communale de chasse agrégée. Dans un deuxième temps, la désignation d'un parrain pour passer le permis de chasse permettra de protéger sa pratique. Et enfin, le troisième volet sera dédié à l'amélioration générale de la sécurité à la chasse. Chacun des chasseurs doit suivre une formation tous les dix ans, depuis la loi de 2019. Au-delà des rappels théoriques, un temps de manipulation pratique sera généralisé par la fédération départementale des chasseurs de l’Ardèche (FDC 07) avec trois niveaux de formation. Au total, 1 000 chasseurs seront formés par la fédération chaque année, ce qui permettra de former tous les chasseurs ardéchois en 10 ans, assure le Département. « 35 000 € par an seront alloués à la FDC07 », annonce le vice-président Matthieu Salel, lors de l'assemblée plénière.

Hormis la chasse, il a aussi été question de la pêche. Armand Bédia, conseiller départemental, est revenu sur l’importance de cette pratique dans le département : « La pêche représente 18 millions d'euros par an, elle participe au dynamisme économique du département. Il y a un plan pêche à soumettre, afin de former, éduquer les jeunes, comprendre le milieu aquatique et augmenter l'effectif de la police de l'environnement. Il faut aussi mener une étude d'impact sur les Cormorans qui causent des désagréments aux pêcheurs », défend le conseiller.

M.M.