MYRTILLE
La récolte en péril face aux aléas climatiques et à la Drosophile

Cette année, la saison des myrtilles sauvages d’Ardèche sera courte. La pluie et la Drosophila suzukii auront eu raison d’une récolte qui s’annonçait pourtant abondante.

La récolte en péril face aux aléas climatiques et à la Drosophile
Les myrtilles, cette année, seront rares malgré l’engouement autour du petit fruit sombre. ©AAA_MMartin

L’agriculteur de Mézilhac et producteur de myrtilles sauvages, Baptiste Teyssier, ne peut que constater les dégâts. « Les trois dernières années de récoltes étaient correctes. D’habitude, nous cueillons entre 10 et 15 tonnes par an. Cette année, nous allons faire entre 500 kg et une tonne et demie. La saison a commencé mi-juillet et va se terminer vers le 25 juillet », déplore-t-il.

Face à ce bilan, le producteur commercialise les myrtilles tant qu’il y en a. « Nous essayons de valoriser la myrtille en vente directe à 12 € le kilo, principalement pour les confitures ».

De trop nombreuses précipitations

C’est à la floraison que tout s’est enchaîné très vite. Lors des pluies de fin mai à début juin, accompagnées de températures basses, « les fleurs ont coulé », explique l’agriculteur. « Sur les hauteurs de Mézilhac, il nous faut du sec. Il y a eu trop de pluies pendant le printemps. Le peu de fruits qui restait, a été attaqué par la Drosophile ».

Le fléau de la Drosophile

Cette mouche originaire d’Asie du Sud-est aime l’humidité et craint la chaleur. Elle est à l’origine de ravages en arboriculture, et s’attaque également aux petits fruits, notamment à la myrtille. Avec les aléas climatiques combinés à l'attaque de l'insecte, la perle bleue de l'Ardèche n'a pu y resister.

Seulement, des solutions contre cette mouche invasive, il y en a peu. « Nous sommes en production bio, donc il n’y pas de traitements. À part couper des arbres sur les parcelles pour avoir moins d’ombre et donc pour que le vent pénètre davantage, nous n’avons pas de solution. Si rien n’est fait, les myrtilles seront toujours là, mais nous ne pourrons plus les ramasser », alerte Baptiste Teyssier.

Raison de plus pour faire vivre la Fête de la myrtille qui se tiendra le 5 août prochain à Mézilhac et soutenir cette tradition ardéchoise de longue date.

M.M.