PERSPECTIVES
Chrysomèles du maïs : quel scénario pour 2023 ?

La campagne de maïs bat son plein. Quelles sont les situations à risque face à la chrystomèle. Réponses de Thomas Joly, ingénieur Arvalis.

Chrysomèles du maïs : quel scénario pour 2023 ?

Retour sur la campagne 2022

La campagne 2022 avait été marquée par un printemps chaud et une émergence précoce des adultes de chrysomèle. Les adultes sont attirés par les maïs en fleur : pollen, soies, jeunes feuilles semblent bien appétents. C’est pourquoi, les premières parcelles à fleurir ont concentré des densités de populations importantes.
Mais les dégâts les plus importants sont sur racines : les premières couronnes de racines sont nécrosées, pénalisant l’ancrage et la nutrition en eau et en minéraux des maïs. Des parcelles versées sont recensées à compter de mi-juin.

Les dégâts occasionnés par les larves sur les racines handicapent les maïs dans leur implantation et leur alimentation. Les conditions sèches du printemps et de l’été 2022 ont entraîné des dégâts conséquents (verse, absence d’épis, défaut d’alimentation hydrique).

Situations à risque en 2023 ?

  • Secteurs à pression élevées en 2022

Dans les secteurs avec des niveaux de pression élevés en 2022, les adultes observés en vol l’an passé ont pondu dans les parcelles de maïs (quel que soit l’historique de la parcelle). Leurs larves s’alimenteront des racines des maïs semés ce printemps.

Les parcelles traitées en végétation contre la pyrale avec des produits à base de pyréthrinoïdes en 2022 ont vu les captures d’adultes baisser sur pièges chromatiques. Pour autant, les chrysomèles ayant émergé plus tardivement, non touchées par le traitement, auront tout de même eu l’occasion de pondre. Ces parcelles sont par conséquent également à risque.

  • Zones à accès à l’eau limité

Si la ressource en eau n’est pas limitante (pluviométrie abondante, irrigation), les maïs pourront compenser en formant de nouvelles racines d’ancrage limitant l’impact de ces attaques de larves. Si l’accès à l’eau se restreint, l’impact pourra être plus important.

Des parcelles en deuxième année de maïs peuvent également présenter des symptômes au niveau des racines. En effet, les chrysomèles présentent dans l’environnement en 2022 sont venues pondre dans la parcelle (qui était alors indemne). Les oeufs pondus vont devenir larves ce printemps… Le risque de nuisibilité est plus important dans les parcelles ayant un plus long historique de culture de maïs.

  • Semis décalés

Des attaques d’adultes sur les parties végétatives des maïs (feuilles, soies…) ont été observées en 2022. Les adultes sont attirés par les organes les plus jeunes et appétents au moment de la floraison. Les parcelles décalées en termes de stades pour un secteur donné (floraison très précoce ou tardive) peuvent concentrer des adultes et donc des pontes.

  • Autres facteurs de risque

- Forte densité de parcelles en succession maïs/maïs dans la petite région agricole où se situe la parcelle.

- Le type de sol et les conditions d’humidité du sol au cours du printemps favorisent la survie des jeunes larves. À noter que les sols sableux sont défavorables à la chrysomèle du maïs, tout comme les sols hydromorphes et très humides au moment de l’éclosion des oeufs en mai.

Thomas Joly, ingénieur régional Rhône-Alpes Arvalis, [email protected]

Source photos : Arvalis – Oxyane - Cholat

L’indicateur pour décider
LE PIÉGEAGE

L’indicateur pour décider

Le piégeage est l’outil le plus pertinent pour décider de l’itinéraire technique à adopter. Le piège chromatique (piège jaune) est adapté pour évaluer le risque de nuisibilité de la chrysomèle du maïs dès que les populations atteignent des niveaux significatifs. Chaque kit contient six pièges permettant le suivi des populations d’adultes sur une parcelle de maïs.

N’oubliez pas les racines
OBSERVATIONS

N’oubliez pas les racines

Vous l’aurez compris, le principal danger vient des larves qui consomment les racines. C’est le moment de les observer. Fin juin – début juillet, avec l’émergence des adultes, il est possible d’observer les larves de chrysomèles sur les pieds de maïs. À vos bêches !

Source photos : AB2F Conseil

15 000 visiteurs au rendez-vous de l’innovation
CULTURALES 2023

15 000 visiteurs au rendez-vous de l’innovation

Plus de 15 000 visiteurs sont venus à la rencontre des 280 exposants pour chercher des réponses aux grands enjeux agricoles, comme le changement climatique, la sécurité alimentaire, la nutrition et la santé des plantes.

Les Culturales revendiquent d’être le plus grand Salon professionnel au champ dédié aux grandes cultures. Organisées par l’institut technique Arvalis, elles ont pour objectif d’apporter des réponses innovantes aux agriculteurs. Quelque 280 exposants étaient réunis sur 25 hectares avec, au coeur de ce dispositif, un espace technique où 40 partenaires rassemblés autour d’Arvalis étaient chargés de diffuser les principaux messages de cet événement. Quatre thématiques étaient proposées : le changement climatique sous l’angle de l’adaptation et de la participation à son atténuation ; la sécurité alimentaire pour assurer des productions et des qualités technologiques et sanitaires répondant aux besoins des filières ; la santé des plantes avec de nouveaux moyens agroécologiques pour gérer les bioagresseurs ; la nutrition des plantes avec un focus sur la fertilité et la fertilisation dans un contexte mondial en tension.

Co-construction de solutions

Les visiteurs ont pu aller à la découverte de l’espace « Trajectoire d’avenir » qui accueillait dix établissements d’enseignement, ou encore écouter l’une des 15 conférences où 35 intervenants ont pu prendre la parole. Ce rendez-vous a également été l’occasion de remettre les prix de « Clap de champs », le festival du court-métrage technique agricole pour les lycéens et étudiants de l’enseignement agricole.

« À l’image des Culturales, l’ambition d’Arvalis est de favoriser une recherche partenariale et la co-construction de solutions pour les grandes cultures, a déclaré Anne-Claire Vial, présidente d’Arvalis. Notre priorité est de continuer à assurer une production de qualité répondant aux nouvelles exigences de sécurité alimentaire, à l’heure même où l’adaptation au changement climatique nous oblige collectivement à davantage de créativité et d’audace. L’Institut doit apporter sa contribution à nos filières d’excellence, en travaillant par exemple sur l’adéquation entre l’offre et la demande ou la cohérence entre nouvelles cultures et potentiel des débouchés. »

Actuagri