Situé à Etables, en Nord-Ardèche, la ferme caprine des Caprices du Petit Chère a été inaugurée en grande pompe, vendredi 16 septembre.

Devant leur fromagerie, Léa Bruguier et Mylène Massaudet ont le sourire aux lèvres et la larme à l'œil. Le ruban qu'elles viennent de couper est le symbole d'un rêve qui se réalise. Un peu plus d'un an après leur arrivée, les deux éleveuses originaire du sud Ardèche ont déjà réhabilité la ferme et depuis six mois elles produisent et vendent leurs propres fromages de chèvre, dont des Picodon.
Une représentation de l'agriculture moderne pour certains, un exemple pour d'autres... Les élus du territoire et acteurs du monde agricole, réunis pour l'occasion, ne tarissent pas d'éloges sur les deux jeunes femmes. Il faut dire que, sans vraiment le vouloir, Léa et Mylène ont cassé les codes. À moins de 30 ans, elles sont devenues cheffes d'exploitation en dehors du cadre familial, sur une zone qu'elles ne connaissaient pas encore et en moins d'un an c'est déjà une réussite.
Les fromages s'arrachent
Très bien accueillies sur le secteur, elles se sont rapidement faites un réseau, notamment grâce aux JA qu'elles ont rejoint sur le canton de Tournon. Elles ont ainsi pu développer différents circuits de vente. Chaque semaine, le millier de fromages qui sort des Caprices du Petit Chère s'arrache à la ferme, sur le marché du village, en magasins de producteurs, et même en grande surface. « En quantité produite, on est au-dessus de ce que l'on imaginait », précise Mylène. Un point noir tout de même, la trésorerie en raison de la hausse générale des prix.
Pauline De Deus

Trouver des terres : le parcours du combattant
Quand on parle d'installation, le plus dur n'est pas seulement le montage administratif du dossier. Avant toute chose, il faut trouver des terres et pouvoir les financer. Avant de racheter cette ferme - anciènement un élevage de vaches laitières - cela faisait déjà un an que Mylène et Léa enchaînaient les visites, au départ dans le sud-Ardèche, puis dans le Gard, le Vaucluse et même le Verdon... A Étables l'occasion était donc inespérée. « Si on a pu s'installer ici c'est grâce à l'ancienne propriétaire, explique Léa. Elle a adhéré à notre projet et a accepté d'attendre six mois pour la vente. » Un exemple qui illustre une fois de plus l'importance de préserver les surfaces agricoles et de les transmettre. Cette inauguration a été l'occasion de le rappeler face à l'assemblée et aux élus locaux, alors que l'Ardèche a perdu plus de 6000 hectares de foncier agricole depuis 2010.