MONTS D’ARDÈCHE

Dominique Allix : « Sans agriculture, nous serions envahis par les genêts et la broussaille ! »

Avant tout, pouvez-vous vous présenter ?

Dominique Allix : « Originaire de Sagnes-et-Goudoulet et fils de paysan, j’ai réalisé une partie de ma carrière en Savoie avant de revenir en Ardèche. Je suis aujourd’hui directeur de maison de retraite sur le plateau, mais également investi dans la vie locale à plusieurs titres : en tant que maire de Lachamp-Raphaël depuis 2005, et aujourd’hui en tant que président du Parc. »

Pourquoi avoir eu envie de vous investir au sein du Parc ?

D.A. : « Je suis entré au comité syndical du Parc en 2008 et au bureau dès 2011. Pour moi, le Parc est un acteur important du territoire car il résonne sur une bonne partie de l’Ardèche. Je crois également que le PNR a un rôle majeur en matière de préservation de la nature. J’intègre dans « nature » à la fois les préoccupations écologiques mais aussi l’agriculture qui est un acteur important de cette nature de part l’entretien des paysages. Sans agriculture, nous serions envahis par les genêts et la broussaille ! »

Le Plan châtaigneraies traditionnelles représente un volet important de la politique agricole du Parc. Quelle suite lui sera donnée ?

D.A. : « Le Plan châtaigneraies traditionnelles a en effet représenté un vrai chantier pour la reconquête des vergers de châtaigniers. Il est important pour les castanéiculteurs, mais plus largement pour l’image de l’Ardèche, qui est très liée à la châtaigne. Il a été prolongé d’un an et nous mettons tout en œuvre, avec nos partenaires, pour le reconduire. Nous venons par ailleurs d’embaucher une personne pour s’occuper des filières fruits et bois. »

Outre la châtaigne, la reconquête des landes à myrtille était aussi une ambition de l’ancienne mandature. Qu’en est-il aujourd’hui ?

D.A. : « Tout comme la châtaigne, la myrtille est très recherchée et valorisée. Je le vois à Lachamp-Raphaël, où de nombreux visiteurs viennent chercher des myrtilles, mais on peut également parler du succès chaque année du Marché de la myrtille sauvage. Nous avons d’ailleurs au sein du bureau du Parc un représentant de la myrtille sauvage avec Baptiste Teyssier. C’est pourquoi reconquérir les myrtilleraies est une bonne chose, toutefois la filière n’est pas encore structurée comme pouvait l’être la filière châtaigne, il est donc plus difficile de suivre le même modèle que le Plan châtaigneraies traditionnelles. »

Quels sont les autres enjeux agricoles sur lesquels vous souhaitez travailler ?

D.A. : « Le développement de la filière bois est un enjeu important pour le territoire. Nous avons également ouvert notre plan « Pierres sèches » aux agriculteurs, pour leur permettre d’avoir des aides à la reconstruction des terrasses et leur rendre leur vocation agricole, et ainsi lutter contre la déprise. Nous souhaitons aussi soutenir les démarches de qualité sur notre territoire, à l’instar de l’AOP Fin Gras du Mézenc qui est bénéfique pour les agriculteurs, dont le travail est mieux valorisé, mais aussi en termes d’image. »

Qu’en est-il en matière de tourisme ?

D.A. : « Nous avons vécu un très bon été avec un nombre de visiteurs en forte hausse. L’image du Parc est porteuse et le tourisme « nature » est notre atout. Je crois que nous apportons un tourisme différent, complémentaire à celui du Sud-Ardèche. Le parcours artistique du Partage des eaux, encore cette année, a vu sa fréquentation augmenter. Il y a là une vraie dynamique ! Il nous faut également promouvoir notre patrimoine Geopark et ses 53 sites géologiques classés à l’Unesco, encore insuffisamment connus. »

Propos recueillis par Mylène Coste