SOMMET DE L’ÉLEVAGE
L’avenir de l’élevage se dessinera à Clermont-Ferrand du 3 au 6 octobre

Toujours plus grand, plus professionnel, plus convivial. Le Sommet de l’Élevage revient à la Grande Halle d’Auvergne du 3 au 6 octobre, avec en autres temps forts, les concours nationaux des races limousine et brune.

L’avenir de l’élevage se dessinera à Clermont-Ferrand du 3 au 6 octobre
Mathieu Thérond est éleveur de vaches Limousines dans le Cantal. Il a été choisi pour figurer sur l’affiche 2023 du Sommet de l’Élevage en compagnie de Ralph, l’un de ses taureaux. © L.Rossignol

Sous les dorures de l’Hôtel de Villeroy, bâtiment emblématique qui abrite le ministère de l’Agriculture, le monde de l’élevage était réuni, mercredi 21 juin. Du clinquant au service de la présentation d’un évènement qui ambitionne de faire briller l’élevage en France, en Europe et dans le monde : le Sommet de l’Élevage ne pouvait rêver plus bel écrin. Donner le « la » d’un Salon dans les salons du ministère, c’est aussi, symboliquement, la promesse d’un engagement des pouvoirs publics en faveur d’un secteur malmené ces derniers temps à plusieurs titres. Voilà pour la forme. Sur le fond, les organisateurs du Sommet de l’Élevage ont tracé les grandes lignes de l’édition 2023 entre fondamentaux et nouveautés. « Le Sommet se développe c’est indéniable. Chaque année, nous devons un peu plus pousser les murs pour accueillir davantage d’exposants et de visiteurs. Ce sont des signaux encourageants. Cette édition sera celle de l’espoir, de l’avenir de l’élevage », a indiqué le président du Salon, Jacques Chazalet. Un avenir placé sous le signe de la durabilité de l’élevage dont le Sommet entend se faire l’ambassadeur à l’échelle mondiale. « La durabilité, la prise en compte d’enjeux environnementaux fait partie des sujets de préoccupation du monde de l’élevage de ruminants. L’élevage de ruminants émet du carbone, mais compense aussi grâce aux systèmes herbagers, qui sont des puits de carbone. Ce modèle d’élevage du grand Massif central a une longueur d’avance en termes de durabilité », a précisé Bruno Dufayet, président de l’Apramac (Association pour la promotion de l’agriculture du massif central).

Dans cet esprit de défense de l’élevage durable, socle de l’aménagement du territoire, pour la première fois, le Sommet réservera un espace aux territoires. Le conseil départemental de la Corrèze devrait ouvrir le bal aux côtés d’autres collectivités.

Participation record

Concrètement, 1550 exposants ont validé leur participation, soit une cinquantaine de plus qu’en 2022. « La surface de stands est en progression de 10 % pour atteindre 90 000 m² au total, un record », s’est félicité Fabrice Berthon, commissaire général du Salon. Le secret du succès, selon lui : un savant mélange entre « convivialité, efficacité économique et utilité sociale ». Pour la troisième édition en format quatre jours, du mardi au vendredi, les organisateurs visent les 110 000 visiteurs (105 000 en 2022). « Nous espérons que cette journée du mardi soit pleinement investie par le public », a précisé Fabrice Berthon. Une première journée, qui ne manquera pas d’animations, avec le démarrage en fanfare du concours national de la race limousine au Zénith d’Auvergne avec près de 450 animaux triés sur le volet et côté ring laitier, le concours national de la race brune avec plus de 150 vaches en compétition. « Pour la quatrième fois de son histoire, la limousine revient en concours national au Sommet. C’est toujours un évènement très attendu des éleveurs français et étrangers. Nous profiterons de cette vitrine pour dire à quel point la limousine est une race rentable qui permet aux éleveurs de gagner leur vie », a indiqué Jean-Marc Alibert, président de France Limousin Sélection.

Des halls animaux plus grands

Une ambition partagée par Olivier Bulot, directeur de Brune Génétique Services : « Le Sommet est toujours un rendez-vous prisé des éleveurs. Le national constitue une étape supplémentaire nous permettant de communiquer sur les atouts de la race : richesse du lait en protéines et en matière grasse, productivité, résistance aux mammites. En un mot, la brune, c’est un choix judicieux pour une agriculture de qualité. En témoigne, la multiplication par cinq de nos exportations de semences ces dernières années ». Les brunes comme l’ensemble des animaux des pôles bovins lait et viande évolueront dans un espace agrandi pour atteindre leur taille maximale. Entre ces deux pôles, l’agora de la transition énergétique sera renouvelée avec encore plus d’exposants. De nombreuses conférences, parmi la centaine proposée durant quatre jours, aborderont d’ailleurs cet impératif énergétique.

Sophie Chatenet

Plus de 5 000 visiteurs internationaux attendus

Année après année, de nombreuses délégations étrangères, avec des projets d’investissement, font le déplacement jusqu’au centre de la France pour assister à cette grand-messe de l’élevage. Leurs centres d’intérêts varient entre la génétique bovine (races à viande et laitières), les ovins, le matériel d’élevage, les intrants, l’alimentation animale, les équipements pour le lait et les nouvelles technologies. En 2022, ils étaient près de 5 000 visiteurs étrangers provenant de plus de 80 pays dans les allées du Salon. Après cette belle édition et au regard de la programmation annoncée, les délégations devraient être encore plus nombreuses cette année. D’autant que la limousine et la brune sont deux races très prisées à l’international.

Cap sur la Géorgie

Après la Mongolie en 2022, le Sommet poursuit sa progression à l’est en mettant le cap sur la Géorgie. Ce petit pays de 3,5 millions d’habitants situé entre les mers Noire, à l’est et Caspienne, à l’ouest, qui fait face à un déficit chronique de viande et de lait est avide « de grandir et d’apprendre auprès de vous », a souligné Gocha Javakhishvili, ambassadeur de Géorgie en France et à Monaco. Sa situation géographique exceptionnelle (à cheval entre l’Europe et l’Asie), fait de la Géorgie une porte d’accès des plus intéressantes vers les marchés d’Asie centrale et du Moyen Orient, notamment pour l’export de petits ruminants (ovins, caprins). Dans le cadre d’un dispositif FASEP, mis en place il y a un peu plus d’un an et financé par le ministère de l’Économie et des Finances, un groupe d’experts français s’est constitué pour auditer les acteurs géorgiens de l’agriculture et de l’élevage et identifier les pistes de développement possibles. Une étude devrait prochainement voir le jour, comportant des préconisations en matière de génétique, d’équipements agricoles, de suivi vétérinaire et de valorisation des produits, entres autres. En attendant, début octobre, une importante délégation d’éleveurs, d’élus, de responsables et de scientifiques seront présents à Cournon.