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Aux premières loges des mutations agricoles

À l’âge de 76 ans, Roger Roure quitte son poste de président à la SDEA de l’Ardèche. Retour la vie de cet agriculteur de la première heure, témoin d’un demi-siècle de profondes transformations.

Aux premières loges des mutations agricoles
Roger Roure a été viticulteur et arboriculteur toute sa vie avant de passer la main en 2007.

Né, à Joyeuse, dans une famille d’agriculteur, Roger Roure a très vite été attiré par ce métier. Avant d’atteindre sa majorité, il rejoint le centre des jeunes agriculteurs de l’Ardèche, avec lequel il représente le département au concours national de moto-viticulture et de conduite d’engins agricoles, à Bergerac, en Gironde. Quelques années plus tard, à son retour du service militaire, il s’installe sur la ferme familiale, aux côtés de son père, à Laurac-en-Vivarais. Au départ axée vers la polyculture, la ferme se spécialise peu à peu. « J’ai dû faire des choix et me séparer du petit élevage de chèvres et de vaches », explique-t-il. Ce passionné d’agriculture commence alors à s’intéresser de plus près à la culture de la vigne et des fruits.

Le début du circuit court

Né en 1947, Roger Roure a vécu la transformation de l’agriculture ardéchoise de la seconde moitié du XXe siècle. Il se souvient des meules de blés et de la batteuse qui venait sur place pour en extraire le grain. Il se rappelle aussi des derniers éleveurs de vers à soie, quand il était enfant. « Les voisins et les amis venaient décoconner (retirer le cocon de la bruyère), il y avait une bonne ambiance et de bons repas », se remémore-t-il. Progressivement dans les magnaneries, les vers à soie ont disparu au profit des séchoirs à tabac.

La traction animale laisse place à la traction mécanique, les paysages se transforment et comme tout agriculteur, Roger Roure tâche de s’adapter. Après quelques années de commercialisation il passe à la vente directe, au milieu des années 80. Il construit alors un local commercial, au bord de la D104. En période estivale, toute la famille est mobilisée sur la ferme : sa femme mais aussi ses trois fils, ainsi qu’un salariés pour récolter et assurer la commercialisation fruitière. Au cours des périodes hivernales, il restaure les bâtiments désaffectés pour les aménager en gîtes à la ferme.

Toujours investi 

Malgré l’intense travaille, Roger Roure trouve encore le temps de s’investir : au conseil municipal, au sein de la société de chasse ou encore à la cave coopérative de Rosières. « J’ai toujours aimé ça », confie-t-il. Et les responsabilités ne se sont pas arrêtées une fois à la retraite. En 2007, après avoir transmis son activité, il reste proche du milieu agricole et rejoint la section des anciens exploitants de la FDSEA de l’Ardèche. Après six ans en tant que président, Roger Roure a annoncé, lors du dernier congrès, son souhait de passer la main à la jeune génération de retraité.