CAMPAGNOLS
Campagnols : des dégâts en centre Ardèche et en Vallée du Rhône

En Ardèche, les campagnols continuent de faire de graves dégâts sur les cultures. Quelles zones sont touchées ? Comment agir ? On fait le point avec Catherine Prave, technicienne sanitaire à la Fredon Auvergne-Rhône-Alpes.

Campagnols : des dégâts en centre Ardèche et en Vallée du Rhône
Catherine Prave, technicienne sanitaire à la Fredon Auvergne-Rhône-Alpes.

Quelles sont les zones touchées par les dégâts de campagnols en Ardèche ?

Catherine Prave : « Ça va un peu mieux du côté de Coucouron, mais ils se sont décalés au centre du département. Autour de Lamastre, les populations de campagnols terrestres augmentent et s'attaquent notamment aux prairies. On observe également des dégâts croissants en Vallée du Rhône, mais il s'agit cette fois de campagnols provençaux, qui attaquent les vergers. Ils remontent le long de la Vallée, tout comme les voies de communication au point d'en observer jusqu'à Vienne. »

Vous intervenez auprès des agriculteurs, quels conseils leur donnez-vous ?

C.P. : « Lutter contre les campagnols dit "rats taupiers", c'est décourageant et chronophage, ça atteint beaucoup les agriculteurs... Le plus important est donc de rester solidaire et de travailler en collectif sur la zone touchée. Il faut surtout continuer à lutter contre les campagnols, y compris lorsque les dégâts sont moins importants, moins visibles. Lorsque la densité est basse, c'est là que la lutte est la plus efficace. Car en plein pic, il y en a tellement qu'on ne peut plus rien faire ! »

Quels outils de lutte préconisez-vous ?

C.P. : « On cherche des moyens qui soient appropriés à chaque exploitation, qu'elle soit en bio ou en conventionnelle. Labour pour détruire les galeries, piègeage, etc. La lutte chimique est utilisée en dernier recours, en basse densité, lorsque les autres techniques n'arrivent plus à contenir la pullulation. On suggère aussi aux agriculteurs de se servir des prédateurs, très présents en Ardèche, tels que les renards et les rapaces, notamment. L'idée est d'accueillir le prédateur là où on veut qu'il agisse, en plantant des haies ou en installant des nichoirs, par exemple. Toutefois, en période de pic même les prédateurs n'arrivent pas à maîtriser la proliferation des campagnols. » 

Propos recueillis par Pauline De Deus

Chiffre : 5 ans

C'est la fréquence moyenne des pics de pullulation des campagnols terrestres dans les zones concernées. Elle était auparavant de 6 à 7 ans, mais a tendance à se réduire.

Les campagnols terrestres sont toujours présents en centre Ardèche mais désormais la Vallée du Rhône est également touchée avec les campagnols provençaux venus du sud.