RÉGION
Des aides d’urgence rapides dès la fin de l’été

Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a réuni la profession en visioconférence lundi 3 mai pour présenter le dispositif d’aides régionales aux agriculteurs touchés par le gel d’avril. Laurent Wauquiez veut aller vite et attend les zonages pour avancer.

Des aides d’urgence rapides dès la fin de l’été
Sur le front des aides régionales, Laurent Wauquiez veut débloquer 50 M€, a-t-il confirmé lundi 3 mai, dont 15 M€ de la Région, le complément étant attendu des Départements et des Communautés de communes. ©AD

Insistant lundi 3 mai sur la complexité, et technique, et administrative pour avancer sur les aides aux sinistrés, le président de la chambre régionale d’agriculture, Gilbert Guignand, a tout d'abord demandé à l’exécutif régional de la simplicité. « Il faut penser aux entreprises, aux jeunes qui s’installent et à toutes ces exploitations qui ont tout perdu », a pour sa part déclaré Gilbert Chavas, arboriculteur et président du comité stratégique fruits Aura. « Il y a les exploitations mais aussi toutes les structures qui font tourner la filière, la R&D, les outils de mise en marché… », a également réagi Régis Aubenas, arboriculteur et responsable fruits à la FDSEA de la Drôme. Si le constat final des pertes réelles ne pourra se faire qu’au moment de la vendange, « le vignoble d’Aura est extrêmement touché. Le deuxième temps sera difficile, avec des pertes de fonds, de marché et, par voie de conséquence, de trésorerie », a alerté Ludovic Walbaum, pour le comité régional vin. 

Le message général a été entendu par le président de la Région, Laurent Wauquiez. « Auvergne-Rhône-Alpes doit être traitée au premier plan car elle est la plus touchée. Il y a beaucoup d’outils : nous devons être vigilants à ce que les aides [nationales] pour la région atteignent au moins 10 % » des montants annoncés, a-t-il déclaré lundi soir, espérant ainsi récupérer « entre 70 et 150 M€ ». Rappelant la situation de « fermeture administrative » vécue par les agriculteurs, ceux-ci doivent bénéficier de « prises en charge de même nature que ceux qui sont impactés par le Covid », a-t-il également demandé. 

Obtenir les zonages « rapidement »

Sur le front des aides nationales justement, le président de la Région Aura a présenté son « plan de bataille ». D’abord, les montants : « un milliard d’euros c’est bien », a-t-il dit, mais il veut s’assurer qu’il ne s’agit pas d’effet d’annonce. Deux, les délais : M. Wauquiez a insisté sur la lenteur des indemnisations du fonds des calamités qui risque de peser dans les trésoreries. Trois, les zonages : « ils sont fondamentaux pour me permettre d’avancer ! Pour certaines productions, on peut avoir les zonages très vite : fruits à noyaux, poires, viticulture en partie ». Quatre, la simplicité des mesures : « je pense aux exonérations ou suppressions de charges qui pourraient permettre d’avancer très vite et d’être couplées avec des aides d’urgence ». Dernière priorité : le relèvement du plafond des aides de minimis (20 000 € pour les agriculteurs) à 100 000 €, « sinon aucune chance pour que la Région puisse faire passer ses aides », a-t-il prévenu.

Des aides régionales dès la fin août

Sur le front des aides régionales, Laurent Wauquiez veut débloquer 50 M€, a-t-il confirmé lundi, dont 15 M€ de la Région, le complément étant attendu des Départements et des Communautés de communes. « L’objectif est de créer un fonds pour intervenir très vite et que les demandes puissent ne faire l’objet que d’un seul dossier », a-t-il décrit. Le but est de soutenir les agriculteurs les plus touchés « au-delà d’un taux élevé de pertes » et que ces derniers puissent « très vite regarnir leur trésorerie », les premiers versements étant attendus dès la fin août. Les aides régionales doivent aussi répondre à des situations de détresse et de sinistralité « très spécifiques », a insisté le président d’Aura. Ce dernier a également parlé d’« accompagnement sur la durée » pour les entreprises : structures de commercialisation, coopératives, caves. Laurent Wauquiez a également rappelé qu’il souhaiterait mettre en place un fonds assurantiel régional, en plus du fonds national qu’il appelle de ses vœux, pour aider les agriculteurs à s’assurer. Enfin, le président d’Aura veut continuer d’aider les exploitations à investir pour leur protection et leur adaptation face aux aléas climatiques.

Sébastien Duperay