ÉVÉNEMENT
L’Ardèche, bien représentée au Salon de l'agriculture !
Pour les 60 ans du Salon international de l'agriculture, l’Ardèche était bien représentée, pour la troisième année consécutive. Avec en toile de fond les récentes mobilisations du monde agricole, les événements se sont succédé lors de cette semaine consacrée à l’agriculture à Paris.
Avec un stand de 80 m2, l’Ardèche faisait la part belle aux produits de la marque Goûtez l’Ardèche. Une grande partie du stand était consacrée à la vente des 100 produits ardéchois sélectionnés pour monter à Paris. « Plus de 700 produits de qualité sont référencés Goûtez l’Ardèche. Avec l’association Les Toqués d’Ardèche, nous proposons des ateliers toute la semaine pour mettre en avant les produits ardéchois », présente Marlène Merle, présidente du centre du développement agroalimentaire (CDA) Ardèche le goût.
À 11 h, de nombreux élus se sont retrouvés sur le stand pour l’inaugurer. L’occasion de mettre à l’honneur leur engagement auprès des agriculteurs. Oliver Amrane a appuyé son discours autour de l’importance du « manger local ». « Nous n’avons pas attendu la crise pour être à vos côtés. Trente-neuf collèges en Ardèche jouent le jeu de l’approvisionnement local. Nous avons doublé le prix des assiettes pour sortir un repas », a-t-il déclaré.
Une inauguration sous le thème forcément de l’actualité. De nombreux élus ont souhaité revenir sur les mobilisations récentes qui ont interpellé le gouvernement : Christel Cesana, présidente de la FDSEA de l’Ardèche, a insisté sur l’aspect historique de ce début d’année 2024. « On avait besoin de vous tous », s’est-elle adressée à l’assemblée. « Nous allons continuer à travailler pour arriver à une juste rémunération pour une agriculture équitable en France. Cela fait chaud au cœur de venir au Salon et de constater le soutien reçu. Concernant les annonces du gouvernement, nous demandons des actes, sur le long terme, notamment sur la superposition des normes. Il nous faut également des aides pour toutes les filières. Le slogan de l’Ardèche sur le Salon est « l’Agriloving », c’est une attitude que tout le monde devrait avoir. L’agriculture est l’affaire de tous », a rappelé la présidente avant de laisser la parole à Benoit Claret, président de la chambre d‘agriculture de l’Ardèche. « La reconnaissance du métier est le premier défi, nous devons être reconnus en termes de valeurs de ce que l’on produit » a-t-il martelé. Fabrice Brun, député de l’Ardèche, a également pris la parole : « Nous signons un Plan châtaigne national de 5 millions d’euros. Le Salon est un moment de partage, de promotion et de débat. Mais le combat des agriculteurs fait écho à toute la société qui demande davantage de considération et une simplification au quotidien. Il se joue l’avenir pour continuer à manger français et ardéchois ». Le mot de la fin pour cette inauguration est revenu à la préfète de l’Ardèche, présente pour montrer son soutien au monde agricole : « L’agriculture de l’Ardèche a su s’adapter pour produire de la qualité. La semaine prochaine seront mises sur la table les différentes annonces du gouvernement », promet-elle. L’inauguration s’est clôturée par la dégustation des mets préparés par le chef cuisinier des Toqués d’Ardèche et par le chef de cuisine du collège Roqua à Aubenas.
M.M.
La caillette en bonbon
Inspiré par le thème de la châtaigne, le chef cuisinier du collège Roqua à Aubenas, Bertrand Fumeron, a imaginé une sucette avec des mini-caillettes à la châtaigne. Les produits sont 100 % ardéchois. Des oignons de Tournon confits au miel, de la farine de châtaignes pour la base des tartelettes et des mini-caillettes surplombées d’une pique, le tout enfourné et le tour est joué. Quelques minutes, plus tard, des bouchées aux allures de sucettes font leur apparition pour le plus grand plaisir des invités.
« Reconnaissance et valorisation de notre travail »
La championne de la race Aubrac est Ardéchoise et répond au joli nom d’Isette !
Lors du concours général agricole (CGA), qui s’est tenu au Salon de l’agriculture mercredi 28 février, Isette, âgée de 11 ans, accompagnée de son veau Vizir, a d’abord gagné le premier prix de sa section « vache âgée » avant d’être sacrée championne femelle toutes catégories de la race Aubrac. Une fierté pour ses éleveurs du Gaec Benoit, exploitation familiale située à Saint-Étienne-de-Lugdarès, constitué du père Gilles et de ses deux fils, Alain et Marc.
« Cette distinction récompense des années de travail autour de la sélection et de l’élevage. Un travail génétique effectué depuis plus de 35 ans », confie Alain Benoit, encore sur le ring de présentation. « C’est une récompense pour notre élevage et pour toute la famille. Cela permet de mieux valoriser la viande. Nous vendons en deux tiers pour l’élevage et un tiers en vente directe pour la viande. Isette a un fils de trois ans en production, le fait d’avoir sa mère reconnue au plus haut niveau va permettre de le valoriser. » La race Aubrac est particulièrement bien adaptée en Ardèche, aux pâturages accidentés et asséchants.
Présent pour féliciter les lauréats, Benoit Claret, président de la Chambre d’agriculture de l’Ardèche, ajoute : « C’est l’occasion d’avoir des animaux de prestige en Ardèche et des critères, de la valeur transmissible dans le temps ».
Mais avant le sacre, il a fallu bichonner la vache : avec ses yeux cerclés de noir et de blanc, ses cornes à l'extrémité noir de jais étaient lustrées, Isette avait déjà tous les atouts pour avoir la préférence du jury.
« Isette est une des plus belles vaches du troupeau, elle possède les caractéristiques génétiques conformes à la race : de bons aplombs, une belle tête, un dos bien droit, un bon bassin. Un maximum de poids dans un minimum de volume », résume Alain Benoit, en train de lustrer les cornes de sa vache avec de l’huile de lin, avant la présentation devant les jurés. Sans savoir à ce moment précis, que tous leurs efforts aller finir par payer.
M.M.
« Il faut réapprendre à aimer notre agriculture »
Olivier Amrane, président du Département, a toujours fait de l’agriculture une priorité.
En quoi, plus que jamais, cette année, il est important pour vous d’être présent au Salon de l’agriculture ?
Olivier Amrane : « Avec tous les produits que l’on a et le fait d’appartenir à un département rural et donc agricole, il fallait être présent. Avec tous les acteurs, nous avons décidé d’offrir ce stand aux Ardéchois et aux agriculteurs, car nous sommes fiers d’eux avant tout. Cette année sur le stand, nous avons essayé d’innover et de proposer quelque chose de différent comme une borne à selfie par exemple. »
Quel est le message que vous voudriez faire passer ?
O.A. : « Le message que je voudrais faire passer aujourd’hui au Salon, est que nous devons réapprendre à aimer notre agriculture. Du temps de nos anciens, tout le monde soutenait l’agriculture, il y avait une vraie solidarité paysanne. Ce Salon est l’occasion de parler des filières des savoir-faire et la fierté d’appartenir à un département rural. En Ardèche, nous arrivons à monter des projets et à les réaliser. Pourquoi au niveau national, nous n’y arrivons pas ? En s’inspirant des actions locales, on pourrait mettre en place davantage de projets à plus vaste échelle. »
Justement, quels sont les projets mis en place par le Département récemment pour soutenir les agriculteurs ?
O.A. : « Il ne peut pas y avoir d’Ardèche sans paysans et sans agriculteurs. Il faut mettre tous les moyens à notre niveau pour les accompagner. Nous défendons l’approvisionnement local. De mon côté, je dénonce le fameux repas végétarien imposé. J’assume de proposer de la viande tous les jours à des jeunes qui, parfois, n’y ont pas accès. 50 % de notre approvisionnement pour la restauration collective se fait à proximité. Le Département s’engage aussi au sujet de l’eau. Tous les projets de lacs collinaires seront accompagnés par le Département. Nous avons également un gros chantier en cours sur l’irrigation. Au niveau de l’Europe avec le président de Région, Laurent Wauquiez, nous veillerons à ce que tous les fonds européens soient consommés localement avec les projets de nos agriculteurs et qu’aucun euro ne reparte à Bruxelles. »