ÉLEVAGE
Vague de succès pour le premier plan pastoral Nord Ardèche

Depuis le début de l’année 2022, un nouveau plan pastoral territorial (PPT) a vu le jour sur le Nord Ardèche. L’objectif : valoriser les espaces pastoraux en soutenant les éleveurs.

Vague de succès pour le premier plan pastoral Nord Ardèche
Le plan pastoral a vocation a sauvegarder et développer l'activité pastorale sur le Nord Ardèche

Il était en gestation depuis des années… Le plan pastoral territorial du Nord-Ardèche, porté par la comcom Arche Agglo, est bel et bien lancé ! Les demandes de subvention pour 2022 ont déjà été transmises et les premiers travaux sont amorcés dans plusieurs exploitations. Les investissements éligibles cette année représentent environ 280 000 €, financés à hauteur de 70 % HT. « Plus de 44 dossiers ont été déposés pour cette année de démarrage, ce qui montre bien l'intérêt de ce plan sur le territoire », estime Jessica Fressard, chargée du suivi du PPT à la Chambre d'agriculture

« Pour bénéficier de subventions, les éleveurs ont dû se regrouper sous une forme collective, précise t-elle. Trois associations pastorales ont ainsi été créées. Cela représente une cinquantaine d'éleveurs, que nous avons accompagnés pour le montage des dossiers cette année. » Si les demandes de subvention sont clôturées pour l’année 2022, une deuxième campagne devrait avoir lieu en 2023. « Pour le moment, avec la nouvelle Pac qui se met en place, la date reste incertaine, mais la Chambre en informera les éleveurs », explique-t-elle.

Un territoire encore peu pastoral

Pour le Nord Ardèche, ce plan pastoral est une première. Historiquement, le territoire regroupe bon nombre d'élevages laitiers, et des systèmes d'élevage dont les niveaux de production sont relativement hauts par rapport au reste du département. Le Nord-Ardèche comporte des exploitations majoritairement diversifiées avec un autre atelier qui tend à se développer (poulets, etc.) . « On y trouve aussi davantage de prairies temporaires, indique Jessica Fressard. Mais avec les changements climatiques et la perte d'autonomie fourragère, le pastoralisme suscite de plus en plus d'intérêt chez les éleveurs. Il y a donc une volonté d'aller vers plus de pastoralisme, et le PPT a justement vocation à développer cette culture pastorale. »

M.C.

Pour toute information complémentaire, contacter Jessica Fressard, chargée du plan pastoral Nord Ardèche, au 06 77 91 41 29 ou à [email protected].

 

Laurine Roche
TROIS QUESTIONS À

« Encourager les éleveurs à rouvrir des milieux »

Laurine Roche, éleveuse d'Aubrac, de porcs et de poules pondeuses plein air bio à Lafarre et présidente de l’association pastorale Doux-Daronne.

Combien d’agriculteurs sont regroupés dans l’association ?

Laurine Roche : « L’association compte une quinzaine d’agriculteurs, représentant tous types de filière d’élevage. Pour cette année, 13 dossiers de demande de financement ont été déposés, et d’autres devraient suivre l’année prochaine. »

Quels sont les principales demandes ?

L.R. : « Les premiers dossiers concernent notamment des demandes de clôtures mobiles. Mais les aménagements subventionnables sont très divers et concernent tout ce qui touche à l’aménagement du pâturage : clôtures fixes refaites à neuf, ouverture de parcelles embroussaillées, création de pistes d’accès, abreuvement, parcs de contention… »

En quoi ce plan pastoral est-il bénéfique pour le territoire ?

L.R. : «  Le Nord Ardèche est un secteur assez différent des autres territoires d’élevage en Ardèche. Ici, on a des élevages un peu plus intensifs même si le pastoralisme y est présent historiquement. Ce PPT est donc d’autant plus important puisqu’il permet d’encourager et valoriser le pastoralisme. Par ailleurs, le contexte économique et l’inflation ne jouent pas en faveur des agriculteurs. La priorité est plus à acheter des aliments et du gazole qu’à investir dans des clôtures ! C’est pourquoi ce plan est particulièrement important. Cela crée également une dynamique entre les éleveurs du territoire, qui les encourage à ouvrir et entretenir les paysages. »

Propos recueillis par Mylène Coste