Le vice-président à l’environnement de la région Aura, Thierry Kovacs, avait promis, dès sa prise de fonction en août 2022, de faire le tour des 10 parcs présents en Auvergne-Rhône-Alpes.
Promesse tenue ce vendredi 1er septembre sur les hauteurs de Saint-Etienne de Boulogne, lors de la visite organisée par le PNR1 des Monts d’Ardèche.
De l’importance de se déplacer sur le terrain
« C’est important de se rencontrer pour mettre en valeur les actions du parc autour du travail réalisé sur le terrain », annonce en préambule le président du Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche, Dominique Allix.
Une rencontre qui débute au Mont Toulon à Privas autour des aménagements de rénovations effectués en pierres sèches. L’objectif est de mettre en avant la conservation du patrimoine et des savoir-faire affiliés. La visite se poursuit avec pour thèmes deux filières phares de l’Ardèche, en partenariat avec le PNR : la châtaigne et la myrtille. « Il est fondamental de parler des filières emblématiques du territoire, car il y a notamment des enjeux financiers pour les producteurs. Nous sommes là pour les accompagner », témoigne Mickael Giraud, représentant de la Chambre d’agriculture 07.
Deux représentants de filières emblématiques ardéchoises : châtaignes et myrtilles
« Ces filières ont une importance dans l’économie, les paysages, le développement de la biodiversité et l’aspect touristique. Cela fait partie du patrimoine », indique Richard Bonnin, responsable du volet agriculture et alimentation du PNR.
À Saint-Etienne-de-Boulogne, à l’ombre d’un de ses châtaigniers, Gaëtan Vernol, installé depuis 2021 en castanéiculture et élevage bovin expose avec pédagogie les différentes facettes de son métier ainsi que ses projets de réouverture de parcelles. « L’enjeu, aujourd’hui, est de montrer l’importance des aides accordées. Pour rouvrir 5 hectares de châtaigneraies sur les pentes cévenoles, cela demande des moyens humains et financiers. Grâce au plan Châtaigne, aux aides de l’Europe, cela rend le projet viable. »
Idem pour la myrtille qui voudrait « devenir le deuxième fruit de l’Ardèche » selon Francis Giraud, président de l’association de la myrtille Sauvage d’Ardèche. Les myrtilles participent à maintenir les paysages ouverts, mais c’est également un enjeu touristique. « Chaque année, lors du premier samedi du mois d’août se tient le marché de la myrtille qui attire énormément de monde et parfois de loin », s’exclame Francis Giraud.
Le PNR : outil de la vie du territoire entre conservation et innovation
« Le PNR agit à travers l’aménagement des territoires et la promotion de grands événements qui mettent en valeur les activités, souligne Thierry Kovacs. On souhaite donner les moyens au parc de continuer leurs actions ». Si les parcs sont garants de la conservation d’un patrimoine matériel et immatériel, il n’en demeure pas moins, que l’enjeu majeur à l’avenir, est de s’adapter au changement climatique. « Un parc, ce n’est pas une réserve où il ne passe rien » , résume le vice-président délégué à l’environnement et à l’écologie positive. « Il faut concilier la biodiversité, activité humaine et travailler sur les nouvelles problématiques ». C’estla ligne de conduite du plan reconquête et en particulier du plan châtaigneraies traditionnelles 2023-2027, signé en juin dernier, porté par le PNR, la Chambre d’agriculture et l’interprofession (CICA et SDCA) de la châtaigne, financé par la Région et des crédits provenant de fonds européens.
Deux conservatoires des variétés en projet
Concernant la filière Châtaigne, deux conservatoires sont en projet à Vernoux-en-Vivarais et également au sein de la maison du parc, à Jaujac. L’objectif est de conserver au sein d’un verger les 65 variétés identifiées sur le département. « Le premier enjeu est d'abord de toutes les retrouver », rappelle Sébastien Debellut, chargé de mission au Comité Interprofessionnel de la Châtaigne d'Ardèche. Afin de s’adapter aux changements environnementaux, le but sera d’observer leur réaction face aux conditions climatiques pour ensuite diffuser les plus robustes au sein des exploitations.
Marine Martin
1 PNR : Parc Naturel Régional.
Le plan châtaigne, en attente d'un financement européen
Ce plan reconquête englobe la reconquête foncière, un volet diagnostic, mais aussi une partie ingénierie. Si la Région finance, une interrogation demeure du côté du programme Leader, subventionnant à travers des crédits, le développement rural et moins l’aspect agricole. « La châtaigne est entre les deux, il y a un point d’interrogation quant à l’attribution de ces fonds pour la période 2023-2027 », concède Dominique Allix.
Les sites des Natura 2000 aux mains des PNR
« À travers, une convention-cadre, la Région met en place des critères correspondant à ce que l’on attend des parcs. Elle fixe les grandes lignes et ensuite des conventions sont mises en place plus spécifiquement pour chaque parc », détaille Thierry Kovacs. Par exemple, les sites Natura 2000 vont être gérés par les PNR. « On pilote actuellement 4 des 12 sites Natura 2000 du territoire, mais à terme, on va devoir tous les gérer », annonce Dominique Allix. Un véritable défi technique pour les PNR des Monts d’Ardèche.
Chiffres clés
La filière châtaigne représente 1000 équivalent temps plein et environ 1000 ramasseurs.
5 à 6 000 ha de surface de châtaigneraies exploitées ;
15 entreprises qui font de l’export de châtaignes ;
5 000 Tonnes de production annuelle en Ardèche. Elle est le premier département français en termes de productions.