ELECTIONS
Les candidats à la présidentielle au Sommet de l’élevage
A quelques mois de la présidentielle, plusieurs candidats sont venus en nombre pour « tâter » la croupe des vaches. De Xavier Bertrand à Marine Le Pen en passant par Fabien Roussel, les politiques ont fait des apparitions plus ou moins remarquées au Sommet de l’élevage.
Arrivé mardi soir, le candidat à la présidentielle Xavier Bertrand est allé parmi les premiers à la rencontre des éleveurs. Accompagné de Pascal Coste, président du conseil départemental de la Corrèze, l’actuel président de la région Hauts-de-France a échangé avec de nombreux responsables professionnels comme Michèle Boudoin, présidente de la Fédération nationale ovine qui lui a exposé les enjeux pour sa filière. Si le candidat à l’élection présidentielle a indiqué peaufiner son programme agricole dans les prochaines semaines, il en a livré les grands axes : « L’agriculture doit être la priorité car c’est de l’alimentation. Il n’est pas question d’accepter en France des modes de production qui ne sont pas acceptés en Europe ». Sur la juste rémunération des agriculteurs, il a estimé qu’aujourd’hui, « tout le monde est prêt à payer plus à condition que cela aille dans la poche du producteur ». Tout en doutant de l’efficacité de la loi Egalim 2 : « Il y a tellement de complexité et de rapports difficiles avec la grande distribution… J’ai le sentiment qu’il faudra tout reprendre à zéro ».
Fabien Roussel milite pour une police de la sécurité alimentaire
Le même jour, le candidat communiste à l’élection présidentielle, Fabien Roussel, était en visite au Sommet de l’élevage, accompagné des députés André Chassaigne (Puy-de-Dôme) et Jean-Paul Dufrègne (Allier). Après avoir lancé la veille ses « rencontres des jours heureux », des débats dont la première séquence était consacrée à l’agriculture, la ruralité et l’alimentation, le leader du PCF a distillé plusieurs propositions. Sur les prix et le revenu, il a défendu le principe d’une conférence annuelle par filière et par production « pour déterminer un prix plancher ». Autrement dit, aller au-delà d’Egalim 2 « en faisant intervenir l’Etat avec l’application d’un coefficient multiplicateur ». Comme d’autres, il a défendu le principe de réciprocité sur les importations et est même allé jusqu’à proposer « l’instauration d’une police de la sécurité alimentaire dédiée aux contrôles des importations ». Enfin, grâce à un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros, il a indiqué vouloir aider les communes à généraliser les repas à 1 euro et garantir un approvisionnement à 100 % en produits français, locaux et sous signes officiels de qualité.
Michel Barnier en terrain conquis
Autre candidat à la présidentielle, l’ancien ministre de l’Agriculture Michel Barnier a reçu, lors de sa venue le jeudi, un accueil chaleureux de la part du monde de l’élevage. Le bilan de santé de la PAC en 2009, qui a redonné du souffle aux filières d’élevage, résonnait encore dans tous les esprits. « Quand j’étais ministre de l’Agriculture, j’ai été touché par la détresse de ces femmes et de ces hommes à la tête d’un troupeau d’ovins ou de caprins, délaissés depuis tant d’années. Le bilan de santé a eu un effet levier pour restructurer leur filière », a-t-il indiqué. A l’heure de se lancer dans la course à l’Elysée, il ne compte pas changer de méthode : écouter les professionnels, mesurer la portée des décisions prises et faire de l’agriculture une question de société. De manière plus globale, il a estimé que l’ambition agricole de la France et de l’Europe doit retrouver du corps. « Il faut remettre l’agriculture au cœur des politiques, j’ai des doutes que nous en prenions le chemin avec le Green deal qui pourrait conduire à une baisse de 10 % des surfaces agricoles. Ce n’est pas le moment, car ni les Brésiliens ni les Américains ne sont dans cette stratégie ».
Valérie Pécresse a participé à la soirée des éleveurs
En compagnie de Brice Hortefeux, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse s’est de son côté rendue à la soirée des éleveurs organisée le jeudi soir. Point d’orgue du Sommet de l’Elevage, où aligot et vin coulent souvent à flot, ce moment de convivialité a été le théâtre de nombreuses poignées de main. La candidate à l’investiture de la droite pour la présidentielle a réaffirmé « son attachement aux éleveurs », indiquant vouloir lutter contre l’agribashing. « Nous leur devons notre souveraineté alimentaire, mais aussi la vitalité de nos territoires et la beauté de nos paysages », a-t-elle tenu à rappeler.