CONGRES FDSEA 07
Face à l’adversité, un vrai rapport de force

Lors du congrès annuel de la FDSEA de l’Ardèche, lundi 13 mars, le syndicat a précisé sa stratégie d’action dans un contexte de méconnaissance généralisée et de défiance envers l’agriculture.

Face à l’adversité, un vrai rapport de force

« La chimie est partout, dans la construction, la santé, l’énergie… Et pourtant une poignée d’individus agite cette menace et pointe du doigt l’agriculture », déplore Damien Greffin, agriculteur dans l’Essonne et membre du bureau de la FNSEA. Manifestations, lobbying, actions choc… Les responsables FDSEA regrettent les pressions exercées par cette poignée qui influence pouvoir et opinion publique. « Si on fait des choses, il y a des raisons et ça on a besoin de l’expliquer… Mais c’est vrai qu’on a du mal à se faire entendre », reconnaît Mickaël Giraud, trésorier à la FDSEA de l’Ardèche.

Un discours devenu audible

Pourtant, progressivement, un virage se dessine. Alors que plusieurs traitements -tels que les néonicotinoïdes ou le phosmet - ont été interdits, des mobilisations se sont organisées partout en France. « Le réseau FNSEA a réussi à faire entendre dans l’espace médiatique et politique que ce qui n'est pas produit en France est importé ! Je ne sais pas si on aurait pu avoir ce discours sur les phyto il y a quelques années », remarque Damien Greffin.

Si le discours est devenu audible, les résultats, eux, se font attendre… Face au péril qui pèse sur certaines filières privées de molécule, c’est la capacité de persuasion de la FNSEA qui est mise à l’épreuve. « Il faut que la FNSEA soit un interlocuteur exigeant, que nous soyons plus offensifs pour instaurer un vrai rapport de force avec le gouvernement. » Martèle Damien Greffin, avant de rappeler : « L’agriculture française est la plus propre au monde et nos efforts sont méprisés ! »

L’élu FNSEA en appelle à la volonté des décideurs : « Ayez le même courage que vous avez eu avec le nucléaire pour l’agriculture car c’est cette chimie qui permet d’assurer la souveraineté alimentaire. » L’autre sujet sur lequel le syndicat exige une action politique c’est évidemment les importations, afin de ne plus retrouver dans le pays des produits qui contiennent des molécules interdites en France.

Les batailles judiciaires

Damien Greffin a également proposé de nouvelles actions syndicales, en prenant le chemin des prétoires. « C’est un chemin que prennent nos opposants, avec parfois même des procès gagnés. Il nous faut travailler également sur cette stratégie judiciaire », a-t-il souligné.

Jérôme Volle, vice-président de la FDSEA et de la FNSEA, a rappelé que le positionnement se joue à tous les niveaux : gouvernement, région, départements, communauté de communes. « Venez aux manifestations ! C’est aussi par là qu’on peut faire passer nos messages. »

Pauline De Deus

Une équipe de salariées motivées !

Une équipe de salariées motivées !
Quatre salariées animent le réseau FDSEA : Ambre Girardo, juriste, Elodie Pigache, animatrice filières animales, Lucile Hug, conseillère PAC, et Magali Burgeat, directrice.
Les élus défendent leurs actions
FDSEA 07

Les élus défendent leurs actions

Comme chaque année, le congrès de la FDSEA a aussi été l’occasion d’un échange, parfois musclé, entre élus et adhérents.

C’est un moment parfois difficile mais ô combien nécessaire pour la vie des syndicats… Qu’il s’agisse de la loi Egalim ou de la fin des calamités agricoles, les adhérents n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour interpeler leurs élus locaux, régionaux ou nationaux, lors du congrès annuel de la FDSEA de l’Ardèche.

Face à ces remarques, les élus ont rappelé leurs actions quotidiennes pour la défense de la profession. « Au gouvernement, il n’y pas que des agriculteurs, il faut porter nos messages quel que soit le bord politique », a rappelé Jérôme Volle, viticulteur ardéchois et vice-président à la FNSEA.

Concernant les calamités agricoles, les élus ont souligné que la situation n’était plus tenable, face à la multiplication des aléas climatiques et à la réduction progressive de leur reconnaissance. « Grâce à la nouvelle assurance récolte, les choses devraient aller dans le bon sens », a assuré Michel Joux, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes. « Les agriculteurs, l'État et les assureurs, nous travaillons main dans la main pour sécuriser nos exploitations, il faut y aller ! » A ajouté la présidente de la FDSEA 07, Christel Cesana.

« Nourrir est notre vocation »

Si les responsables ont partagé cette détresse, qu’ils vivent aussi au quotidien, ils ont rappelé l’importance des combats syndicaux le stockage de l'eau, évidemment, mais aussi les prix des produits agricoles. Comme l'a résumé Christel Cesana : « Ramenons un peu de raison et de bon sens dans ce monde où la rupture de stock pour un smartphone à 1000 € ne pose aucun problème mais où le prix du lait, de la viande ou des fruits et légumes est toujours tiré vers le bas ! »

La production d'énergie a évidemment été évoquée, avec notamment l'inquiétude liée au développement du photovoltaïque. Dans ce contexte, la FDSEA a rappelé sa mobilisation pour défendre coûte que coûte le foncier, synonyme de renouvellement des générations, de captage du carbone, de lutte contre les incendies et, in fine, de souveraineté alimentaire.

« L'agriculture est une force »

Enfin la prédation du loup était, elle aussi, sur toutes les lèvres avec la multiplication des attaques en Ardèche ces derniers mois. Sujet sur lequel la position du syndicat reste ferme : « Le loup n’a pas sa place en Ardèche, ni les donneurs de leçon qui n’ont aucune compassion face à la détresse des éleveurs sinistrés.  »

La présidente de la FDSEA de l’Ardèche, a eu le mot de la fin : « Oui, l'agriculture est une force, soyons fiers. Notre syndicalisme travaille pour que les agriculteurs gardent leurs capacités à produire... Nourrir est notre vocation, laissez nous produire en levant les freins ! » Et de conclure : « On ne lâche rien ! »