CHAMBRE D’AGRICULTURE
Près de 70 formations et 100 sessions proposées chaque année !
Des formations, collectives ou individuelles sont organisées par la chambre d’agriculture de l’Ardèche dans de nombreux domaines. Un accompagnement déployé pour aider les exploitants agricoles à monter en compétences et répondre aux enjeux actuels, notamment sur les plans environnemental, économique et réglementaire.
L’agriculture et ses métiers ne cessent d’évoluer et exigent des compétences multiples dans le cadre d’une création d’entreprise, du pilotage de son exploitation, de son perfectionnement technique, d’un projet de diversification, de ses démarches Pac… Des compétences à actualiser et développer régulièrement tout au long de sa vie professionnelle.
Chaque année, la chambre d’agriculture de l’Ardèche accompagne les exploitants dans cette ambition, en leur proposant environ 70 formations par an et entre 90 et 100 sessions de formation, certaines se renouvelant plusieurs fois dans l’année. Elle donne également la possibilité de mettre en place des formations à la demande de groupes ainsi qu’à des demandes individuelles à partir du moment où ces demandes répondent à un enjeu collectif. Objectifs : aider les exploitations agricoles à monter en compétences et mener les évolutions nécessaires à leur maintien sur le territoire.
De nombreuses thématiques classiques et récurrentes sont abordées, mais d’autres formations sont déployées pour répondre à des besoins plus actuels et spécifiques, notamment face aux enjeux climatiques et environnementaux, aux besoins économiques et réglementaires rencontrés par les exploitants.
Diversification et réglementation
Sur cette dernière thématique, une formation centrée sur l’hygiène en productions carnées a été organisée à la demande de l’atelier collectif de transformation de la Cuma Le Tamaris (Flaviac) afin de mieux répondre aux exigences réglementaires. « Nous souhaitions que tous les salariés et les associés de la Cuma suivent une formation à l’hygiène et nous avions eu un contrôle vétérinaire à la suite duquel il nous a été demandé de mettre à jour notre plan de maîtrise sanitaire », explique Christine Breysse, éleveuse de brebis à Saint-Priest (La Ferme du Clos Long) et responsable de l’atelier de Flaviac qui réunit 6 associés et transforme en moyenne 50 tonnes/an de viande de porcs, bœufs et agneaux essentiellement, en produits frais, dérivés et conserves. Après avoir pris contact avec la chambre début octobre, ils ont pu suivre une formation fin novembre. « Ça nous a permis de réactualiser nos méthodes de travail, de circulation dans l’atelier, nos recettes, évaluer les points critiques, etc. La réglementation évolue régulièrement puis on prend aussi de mauvaises habitudes en travaillant. »
Autre domaine sur lequel la chambre veille à accompagner les exploitants : l’enjeu économique. Parmi les filières de diversification d’actualité, le chanvre pour le marché du CBD était au centre d’une nouvelle offre de formation avec comme intervenant François-Guillaume Piotrowski, expert chanvre CBD pour l’Association française des producteurs de cannabinoïdes. « C’est une filière nouvelle qui suscite un réel intérêt de la part des producteurs et des consommateurs, depuis que la réglementation a définitivement clarifié l’autorisation de la culture, l’utilisation et la commercialisation du CBD en France », explique-t-il. « C’est une production qui n’est pas forcément complexe mais exigeante. Mieux vaut être averti des logiques de production et de manutention pour le traitement, la récolte et le séchage, afin de bien anticiper les différentes étapes pour mener à bien sa production et éviter les surcoûts. » La session de formation, qu’il a animée début décembre 2023, a permis d’aborder le choix du modèle commercial des porteurs de projet de diversification, les itinéraires techniques liés à la culture du chanvre, les traitements de la matière lors du séchage et de l’effeuillage, les opérations de récolte et de post-récolte, la transformation et les différents produits que l’on peut en obtenir, ainsi que les conditions de mise en marché et la réglementation. « Une très bonne base pour commencer et recueillir des retours d’expériences de terrains », poursuit François-Guillaume Piotrowski.
Climat et environnement
Les enjeux climatiques et environnementaux ne sauraient manquer à l’offre de formation de la chambre d’agriculture. En castanéiculture, une formation centrée sur la connaissance du sol en châtaigneraie et l’adaptation des pratiques notamment a permis de « mieux connaître les caractéristiques des sols et ses indicateurs », témoigne Aurélia Wendner, installée à Sablières sur 7 ha dont 2 ha de châtaigneraies exploitables. « Sur notre secteur, nous avons d’anciennes variétés plutôt bien adaptées à la chaleur, sauf la Comballe, mais c’est toujours très intéressant d’acquérir diverses connaissances, sur la pluviométrie et le bilan hydrique du territoire aussi. »
En arboriculture, c’est la mise en place d’un verger de cerisiers adapté aux systèmes de protection qui était au centre d’une formation spécifique mi-novembre. « Cela nous a donné des pistes sur la conduite technique des arbres palissés et le choix des porte-greffes et des variétés de cerisier les plus adaptées », retient Cynthia Cellier, installée avec son compagnon en castanéiculture, arboriculture, petits fruits et maraîchage sur 6 ha à Désaignes depuis 2022. Ils disposent d’1,5 ha de cerisiers âgés d’une vingtaine d’années, seule partie de leur exploitation non bio. « Mettre en place un verger adapté aux systèmes de protection est un peu la seule solution efficace en bio, et en conventionnel finalement », ajoute Cynthia Cellier. Elle envisage d’arracher le verger existant et de réaliser une nouvelle plantation en réduisant drastiquement la surface et la vente en circuit long pour se réorienter en vente directe. « Nous avions déjà eu des échanges avec des entreprises spécialisées en systèmes de protection, mais cette formation nous a donné des éléments sur la partie technique et conduite des arbres pour se questionner sur toute une série de détails, qui n’en sont pas, et éviter de faire des erreurs à la plantation que nous pourrions regretter par la suite. »
Énergies renouvelables
Enfin, le sujet des énergies renouvelables et notamment des opportunités du photovoltaïque pour les exploitations agricoles étaient mi-novembre au cœur d’une session de formation animée par William Chabre, conseiller énergie aux chambres d’agriculture d’Ardèche et de Drôme. « Le coût de l’énergie ne va pas baisser et le tarif actuel du photovoltaïque est intéressant, sa technologie mâture, comparé à la méthanisation qui concerne des projets beaucoup plus complexes à mettre en œuvre », indique le conseiller. Sa formation a permis de mieux comprendre le contexte énergétique dans le département ou à l’échelle nationale, les coûts de l’électricité et la manière de les réduire, d’obtenir des informations sur les différents panneaux photovoltaïques proposés sur le marché, sur la faisabilité et la rentabilité de son projet, qu’il ait pour ambition d’en tirer un revenu économique, de réduire sa facture énergétique ou de se lancer dans le tiers investissement, sans oublier d’évoquer les nombreux écueils à éviter : problématiques de l’amiante, de structure, aspects juridiques, etc.
A.L.
Des formations destinées à un large public
La chambre d'agriculture de l’Ardèche accompagne aussi la montée en compétences des agriculteurs, salariés et porteurs de projet agricole sur les thématiques récurrentes pour la création d'entreprise, le pilotage d'exploitation, la Pac et le perfectionnement technique : taille de vigne, greffage et élagage de châtaignier, culture maraîchère... Toutes les thématiques de formations, dates, lieux, horaires pour le 1er semestre 2024 sont accessibles sur son site Internet et actualisées régulièrement : www.ardeche.chambre-agriculture.fr/formations/