SANITAIRE
Semaine du comptage des varroas : mieux accompagner les apiculteurs
La semaine régionale du comptage des varroas, organisée entre le 24 juin et le 2 juillet, vise à établir un état des lieux du taux d’infestation de l’acarien sur les ruches à l’échelle régionale. Objectif : améliorer les conseils apportés aux apiculteurs pour traiter leurs ruches.
Pour la première fois, le GDS Auvergne Rhône-Alpes organise une large opération de comptage des varroas, petit acarien parasite de l’abeille et principal responsable de la perte des colonies d’abeilles depuis plusieurs décennies. Partout en région, les GDS invitent l’ensemble des apiculteurs à réaliser un comptage des varroas dans leurs ruches sur une même semaine.
Comment participer ?
Les apiculteurs peuvent choisir la technique qui leur convient le mieux pour effectuer ce comptage : comptage sur lange ou comptage varroas phorétiques. Ils réalisent eux-mêmes les comptages sur leurs colonies. Ils peuvent saisir leurs observations sur la plateforme GDS France, en choisissant « comptage avant traitement », sur le site Internet www.sante-animale.com (saisie anonyme, sans engagement ni inscription).
Pourquoi compter à cette période de l’année ?
Cette opération de comptage des varroas est menée à cette période de l’année dans le but de repérer les colonies d’abeilles en danger et réagir du mieux possible : traitement d’urgence ou non, possibilité d’effectuer une miellée tardive…
Pour juger de l’efficacité du traitement mis en place, les apiculteurs ont besoin bien souvent d’informations pour comprendre, agir, progresser et se comparer. Les données recueillies lors de cette semaine de comptage, anonymisées et compilées à toutes les autres, permettront d’obtenir un état des lieux à un instant T et de suivre les niveaux d’infestation sur le territoire.
Seuil indicatif avant la dernière miellée : 3 varroas/jour ou 3 varroas/100 abeilles.
Comment compter et comment interpréter ?
Pour déterminer le taux d’infestation de varroas dans une ruche, différentes techniques existent : sur abeilles adultes par comptage au sucre glace ou par lavage au savon, et par comptage de chutes naturelles. Des fiches précises et spécifiques à chacune de ces techniques sont disponibles sur le site Internet www.frgdsaura.fr
Une vidéo expose également ces techniques et les différentes manières de réagir en matière de suivi d’infestation et de traitements.
A.L.
Plus d’infos auprès du GDS Ardèche au 04 75 64 91 85.
« Observer, connaître, comparer les niveaux d’infestation »
Michaël Richard, président de la section apicole du GDS 07, sur les risques causés par les varroas et sur le Plan sanitaire d’élevage (PSE) d’Ardèche.
Quels risques pose le varroa sur les ruches ?
Michaël Richard : « Le varroa s’est répandu à partir des années 1980 partout en France. Aujourd’hui, il est présent dans toutes les ruches. Il est le principal problème que peuvent rencontrer les apiculteurs. C’est est un acarien qui entraîne l’affaiblissement des colonies d’abeilles jusqu’à la mort. Il se reproduit dans le couvain, donc il infecte les abeilles dès la naissance. »
Quelles solutions existent pour protéger les abeilles ?
M.R. : « Il faut systématiquement traiter les dernières miellées, entre fin juillet et début août, avec un traitement anti-varroa qui fonctionne par contact via des lanières imbibées d’amitraze par exemple, que l’on laisse dans la ruche pendant environ 8 semaines. Ce type de traitement a l’avantage de traiter le varroa dans le couvain. Nous préconisons aussi maintenant de faire de la bithérapie, en associant le traitement d’été à un traitement flash en hiver à base d’acide oxalique, qui lui est un liquide que l’on répand entre les cadres de ruche. »
Pourquoi mener une opération de comptage des varroas ?
M.R. : « Cela nous permettra d’observer si les ruches sont fortement ou peu infestées, mieux connaître les secteurs où elles le sont le plus, comparer leur taux d’infestation selon les régions… Il serait intéressant aussi de refaire un comptage après la phase de traitements d’été afin de connaître plus précisément le niveau d’efficacité des traitements. »
Quel accompagnement peut apporter le Plan sanitaire d’élevage (PSE) ?
M.R. : « Adhérer au PSE apporte du conseil aux apiculteurs, pour utiliser les traitements contre le varroa notamment, savoir comment les utiliser, à quelle période de l’année, connaître les délais à respecter… Le PSE permet aussi d’être conseillé sur d’autres problématiques sanitaires qu’ils pourraient rencontrer, comme le frelon asiatique, ou encore sur la gestion de leurs ruches. »