TOURISME

L’Ardèche en nette progression

L’année touristique est globalement satisfaisante en Ardèche. Chiffres à l’appui, près de 12,4 millions de nuitées ont été enregistrées depuis janvier dernier. Un record de fréquentation annuelle, qui affiche une nette progression au printemps (+9% par rapport à 2022 et +17% par rapport à 2019¹) comme en été (+5% et +17%). « Ce sont surtout les mois d’avril et mai avec cinq week-ends prolongés qui ont porté cette augmentation, juin ayant été plus difficile », ajoute Jean-Yves Meyer, président de l’Agence de développement touristique (ADT). En été, la fréquentation s’est globalement maintenue, exceptée durant la seconde semaine de juillet et a augmenté nettement en août.

La clientèle française se compose de plus en plus de touristes de proximité, résidant dans des départements voisins, notamment au printemps (43%). Du côté de la clientèle étrangère, les Allemands et les Néerlandais progressent eux aussi, printemps comme été.

Forte hausse des hébergements locatifs

Quelques points sensibles se mêlent néanmoins à cette belle ascension du tourisme ardéchois : difficultés de remplissage en hôtellerie et hôtellerie de plein air, baisse de la consommation et des durées de séjour, fragilisation de certains établissements face aux phénomènes climatiques, à l’augmentation des charges, aux difficultés de recrutement…

Cette année, le nombre des offres d’hébergements en particulier dans le locatif a bondi. « 1 800 logements supplémentaires ont été mis à la location pour l’été sur AirBnB et Abritel, soit +26% par rapport à 2022. Cela devient préoccupant par la concurrence que cela occasionne avec les professionnels mais aussi par le fait qu’il est de plus en plus difficile de trouver des locations à l’année », ajoute Jean-Yves Meyer. L’activité des hébergements marchand (campings, hôtels, meublés) est stable globalement, mais 54% des professionnels de l’hôtellerie estiment subir une baisse de fréquentation d’après une enquête menée cet été par Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme.

Autres sujets d’inquiétude : l’observation de la baisse du pouvoir d’achat des clientèles estivales, qui impacte sur la consommation quotidienne, les activités et visites de sites, le type d’hébergement, la durée des séjours… Un phénomène renforcé par la hausse des charges pour les professionnels du tourisme et l’augmentation de leurs prix. Les loueurs de meublés et les prestataires d’activités outdoor sont en effet les plus satisfaits de la saison touristique.

Renforcer la compétitivité de la destination

Dans ce contexte, le Département entend renforcer les efforts de communication et de promotion portées par l’ADT aux clientèles de proximité (régions Aura et Paca) et aux clientèles étrangères traditionnelles (Allemagne, Belgique et Pays-Bas) dans le cadre du futur Plan tourisme. « Il faudra que nous soyons collectivement vigilants pour que notre destination reste compétitive », poursuit Matthieu Salel, vice-président du Département en charge de l’agriculture, de l’environnement et du tourisme.

Il projette aussi d’engager « une démarche de communication de crise » pour « relayer des informations positives auprès de tous les acteurs du tourisme » face aux prévisions de possibles épisodes de canicule et de sécheresse. Cet été, ces prévisions ont eu pour conséquence de détourner les clientèles touristiques des destinations du sud de la France et de l’Ardèche.

Cet automne, les prévisions d’activité des hébergements touristiques affichent de belles perspectives (+4% à +9% selon la catégorie d’hébergement) et un attrait toujours constant pour la destination Ardèche sur cette période de l’année.

A.L.

^{1. Dernière année de référence.}