Le grand départ du Tour de France masculin sera donné le 1er juillet depuis le Pays basque espagnol à Bilbao. Après trois étapes au-delà des Pyrénées, le Tour se poursuivra ensuite en intégralité dans l’Hexagone. Auvergne Rhône-Alpes et le Jura sont les grands gagnants de ce Tour de France.

Le tour des étapes
Onze étapes du Tour de France se tiendront en Auvergne Rhône- Alpes et dans le Jura. © A.S.O./Pauline BALLET

Six régions, vingt-trois départements traversés, 3 404 kilomètres parcourus, et une avalanche de défis pour les grimpeurs : 30 cols, côtes ou arrivées en altitude, classés en deuxième, première ou hors catégorie, soit sept de plus qu’en 2022. C’est le menu de l’édition 2023 du Tour de France. Sur les vingt-et-une étapes que compte le Tour de France, onze se tiendront en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Jura.

Étape 9 : Saint-Léonard-de-Noblat - Puy de Dôme (9 juillet)

La neuvième étape de 184 km partira le 9 juillet de Saint-Léonard-de-Noblat en Haute-Vienne, la ville de l’inoubliable « Poupou », pour arriver au puy de Dôme en Auvergne. Une étape qui compte « 3 600 m de dénivelé entre Saint-Léonard-de-Noblat et le lieu du fameux duel de 1964 avec Jacques Anquetil », annoncent les organisateurs. Le final promet d’être spectaculaire avec 13,3 km d’ascension jusqu’au sommet du puy de Dôme. Les coureurs auront ensuite une journée de pause à Clermont-Ferrand le 10 juillet.

Étape 10 : Vulcania - Issoire (11 juillet)

Retour à la course après une journée de repos : 167 km et « une traversée de la chaîne des Puys qui mettra les baroudeurs en appétit ! » Les coureurs passeront par le col de la Croix Saint-Robert avant de rejoindre Issoire, sous-préfecture du Puy-de-Dôme. Vulcania deviendra, à cette occasion, le quatrième parc français à avoir l’honneur d’être site de départ, partagé avec le Futuroscope, le Puy du Fou et Disneyland.

Étape 11 : Clermont-Ferrand - Moulins (12 juillet)

Coup de projecteur inédit aussi sur Moulins, le 12 juillet, où les coureurs prendront la direction du nord de l’Auvergne. Le peloton partira de Clermont-Ferrand en passant par Montluçon pour 180 km avant d’arriver à Moulins, pour la première fois, ville d’arrivée du Tour de France.

Étape 12 : Roanne - Belleville-en-Beaujolais (13 juillet)

Le 13 juillet, c’est dans la Loire que les coureurs enfourcheront leur vélo. Le coup d’envoi de la douzième étape sera donné à Roanne. Le peloton prendra la direction de Belleville-en-Beaujolais en plein cœur du Beaujolais viticole. 169 km de course accidentée. « Cette étape d’emblée vallonnée sera marquée par l’enjeu décisif de la formation de l’échappée. En cheminant dans les vignobles des crus du Beaujolais, une course de mouvement pourrait bien précéder les montées aux cols de la Croix Montmain et de la Croix Rosier. Le final en montée ferait une scène de qualité pour un sprint en tout petit comité », précise Christian Prudhomme, directeur du Tour.

Étape 13 : Châtillon-sur-Chalaronne - Grand Colombier (14 juillet)

L’épopée en Auvergne-Rhône-Alpes se poursuit avec une étape 100 % andinoise le 14 juillet. Le peloton prendra le départ à Châtillon-sur-Chalaronne pour arriver à Grand Colombier. Si les coureurs devront « aiguiser leurs jambes dans la montée au plateau d’Hauteville-Lompnes », ils devront aussi « jouer cartes sur table dans l’ascension de la pyramide du Bugey, avec 17,4 km à une pente moyenne de 7,1 % ».

Étape 14 : Annemasse - Morzine (15 juillet)

Le 15 juillet marquera l’entrée de la Grande Boucle en pays savoyard. Les coureurs s’élanceront d’Annemasse pour rejoindre Moraine. Cette quatorzième étape offrira aux spectateurs l’ascension inédite du col du Feu, sur les hauteurs du lac Léman en Haute-Savoie, avec près de 5,8 kilomètres à 7,8 % de dénivelé !

Étape 15 : Les Gets - Saint-Gervais Mont-Blanc (16 juillet)

Le Tour poursuivra sa route en Haute-Savoie, le dimanche 16 juillet, pour la quinzième étape qui relie Les Gets et Saint-Gervais Mont-Blanc. « La visite particulièrement rythmée de la Haute-Savoie emmènera les coureurs au col de la Forclaz de Montmin, puis à la Croix Fry et aux Aravis. Les coups les plus sévères seront probablement portés dans la montée finale au Bettex dans la montée des Amerands, ou certains passages atteignent les 17 % de pente », prédit Christian Prudhomme.

Étape 16 : Passy - Combloux (18 juillet)

Après une journée de repos, les coureurs seront le 18 juillet sur la ligne de départ de l’unique contre-la-montre de l’édition 2023 (22 km). Aux dires de Christian Prudhomme, « cette seizième étape ravira les grimpeurs se sentant à l’aise dans l’exercice solitaire. » La célèbre montée de Domancy est au programme du jour.

Étape 17 : Saint-Gervais Mont-Blanc - Courchevel (19 juillet)

Le lendemain, mercredi 19 juillet, les coureurs auront un grand défi à relever avec la dix-septième étape et plus de 5 000 m de dénivelé. « Dans le final, il consistera notamment à revisiter l’impressionnant col de la Loze avant de plonger sur Courchevel où il restera à batailler sur la piste de l’altiport cabrée a 18 % de dénivelé. »

Étape 18 : Moûtiers Bourg-en-Bresse (20 juillet)

La dernière étape en Auvergne-Rhône-Alpes reliera Moûtiers (Savoie) à Bourg-en-Bresse (Ain). « Il aura fallu de la détermination aux sprinteurs pour encaisser le choc du séjour alpestre du Tour. Ils en seront récompensés par une étape ou le tracé évite les bosses et devrait faciliter leur retour au premier plan », décrit le directeur du Tour.

Étape 19 : Moirans-en-Montagne - Poligny (21 juillet)

L’avant-dernière étape du Tour sera 100 % jurassienne. Si les coureurs n’affronteront pas les sommets du département, ils serpenteront entre les nombreux lacs du Jura. Les sprinteurs pourront d’ailleurs profiter « d’une gigantesque piste de lancement : un peu plus de 8 km de ligne droite finale ». Après un passage dans le Territoire de Belfort et le Haut-Rhin le 22 juillet, la dernière étape se tiendra le dimanche 23 juillet, avec un départ du Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, petit clin d’œil aux Jeux olympiques de Paris 2024, pour enfin arriver sur les Champs-Élysées. Comme le veut la coutume depuis 1975, l’épilogue de la Grande Boucle s’écrira donc sur la plus belle avenue du monde.

image
Présentation du Tour de France en octobre dernier en présence de Lionel Chauvin, président du conseil départemental du Puy-de-Dôme, Olivier Bianchi, Maire de Clermont-Ferrand et président de la Métropole, Laurent Wauquiez, Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, et Marion Rousse, directrice du Tour de France Femmes avec Zwift. © A.S.O./Pauline BALLET
L’ascension mythique du puy de Dôme
Ascension mythique du puy-de-dôme.
DANS LE RÉTRO

L’ascension mythique du puy de Dôme

Après trente-cinq ans d’absence, la montée du puy de Dôme réintègre le circuit du Tour de France le 9 juillet ! Retour sur quatre dates mémorables d’une étape mythique du Tour de France.

L’année 2023 sonne le retour attendu d’une étape qui a marqué bien des esprits entre 1952 et 1988 : l’ascension du puy de Dôme ! C’est dans un décor somptueux, en plein cœur des volcans d’Auvergne, que de grands noms du cyclisme ont gravi ses quatre derniers kilomètres d’ascension à 12 % en moyenne, jusqu’à son point culminant à 1 415 m d’altitude.

1952 : deux grandes premières

Lors de la 39ème édition du Tour, la montée du puy de Dôme intègre le circuit. L’ascension du puy a lieu le 17 juillet 1952 et sera remportée par l’Italien Fausto Coppi qui enfilera cette année-là le dernier maillot jaune de sa carrière. C’est aussi la première fois que les images de l’évènement sont diffusées à la télévision : l’occasion pour plusieurs milliers de Français d’explorer leur pays et de découvrir la chaîne des puys sans bouger de leur salon !

1964 : un duel au sommet

La 20ème étape du Tour de 1964 a sans doute vu le duel plus mémorable de l’histoire de la Grande boucle. Au classement général, Jacques Anquetil a 56 secondes d’avance sur Raymond Poulidor, à seulement quatre étapes de la fin du Tour : la victoire semble courue d’avance. Tout au long de la montée, les coureurs sont au coude-à-coude. Mais, à moins d’un kilomètre de l’arrivée, Anquetil craque, et se fait dépasser par son adversaire ! S’il ne rafle pas le maillot jaune pour autant, Poulidor aura réussi l’exploit de réduire à 14 secondes l’écart avec son rival.

1975 : affaire coup de poing

Vainqueur des cinq derniers Tour de France, le belge Eddy Merckx mène la danse lors de la 14ème étape de 1975, qui finit au sommet du volcan. À 150 mètres de la ligne d’arrivée, le coureur vacille, frappé au foie par un spectateur. Combatif, Merckx reprend ses esprits et termine sa course. À l’étape suivante, le cycliste perdra son maillot jaune face à Bernard Thévenet. Une défaite que le belge attribuera aux antidouleurs pris suite au fameux coup de poing.

1988 : la dernière montée

Le 21 juillet 1988, c’est la dernière fois que le peloton arpente le puy de Dôme. L’étape sera remportée par le danois Johnny Weltz, dernier vainqueur au puy de Dôme. Pour des raisons de préservation du site, le volcan a depuis disparu du circuit de la Grande Boucle. Depuis 2012, le train panoramique à crémaillère empêche l’accès du sommet aux vélos et aux voitures. En 2018, la chaîne des puys est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.

Léa Durif