ÉDUCATION
Le dispositif stage découverte au service des métiers de l’agriculture

Vous êtes jeune scolarisé et vous souhaitez découvrir les métiers de l'agriculture, vous familiariser avec l'entreprise agricole ? Le stage "découverte des métiers de l'agriculture" est fait pour vous.   

Le dispositif stage découverte au service des métiers de l’agriculture
Loïs, collégien de 14 ans, a suivi un stage stage découverte à la ferme caprine du Pradel à Mirabel.

Loïs, 14 ans, entame en ce mercredi matin son deuxième jour de stage, réalisé dans le cadre de la convention établie entre l’entreprise et l’établissement scolaire, via l’intermédiaire de la chambre d’agriculture de l'Ardèche. Cette formule offre l’opportunité à des élèves de découvrir un métier, hors période scolaire afin de vérifier leurs aptitudes et intérêts avant de s’engager dans une formation.

Après un premier stage en ferronnerie, le collégien s’est dirigé vers la découverte de l’élevage caprin, au domaine du Pradel. Cette ferme expérimentale à Mirabel est un des deux sites du lycée Olivier de Serres dont l’établissement se trouve à Aubenas. Aiguillé par l’envie d’en découvrir davantage sur l’univers de la chèvre, il affirme être à sa place à la ferme : « Je préfère être dehors et au contact avec les animaux ». Nullement rebuté par les horaires et un travail qu’il reconnaît « difficile », les métiers de l’agriculture sont l’avenir selon le jeune garçon. Pour lui, il est important de promouvoir une agriculture locale, tournée vers le bien-être animal et la prise en compte de l’écologie.

"Faciliter l’accès aux exploitations"

Montrer comment la formation aux métiers de l’agriculture doit se renouveler est primordial pour Sylvain Balmelle, éleveur et élu à la chambre d’agriculture de l'Ardèche : « L’enjeu, c’est de faciliter l’accès aux exploitations aux jeunes élèves, car en fin de troisième, ils partiront plus facilement vers des formations liées à leur stage, après avoir découvert en quoi cela consiste. On a des étudiants en formation agricole qu’on ne retrouve pas, par la suite en installation, ou quand on cherche à embaucher des étudiants formés. Une partie d'entre eux se sont trompés de métier. L’objectif ici, c’est d’avoir des jeunes qui partent en formation sans erreur d’aiguillage. C’est un enjeu fort pour le renouvellement des générations », détaille-t-il.

"Il faut susciter des vocations"

Un avis partagé par Matthieu Prévost, directeur du Lycée agricole Oliver de Serres à Aubenas. « On a une dizaine d’années pour remplacer les actifs dans le milieu agricole. Il y aura environ 40 % de départs à la retraite dans les 10 ans. Il est primordial de se soucier de la souveraineté alimentaire et poser la question de comment répondre à ce besoin de remplacement. Il faut susciter des vocations, car la réponse viendra en partie des gens d’ailleurs. Il est indispensable d’ouvrir le monde agricole, en termes d’enjeux, mais aussi d’atouts, en montrant que ce sont des métiers passionnants », s’enthousiasme-t-il.

L’essence même de cet enjeu se traduit donc via cette formule qui permet de signer une convention avec la chambre d’agriculture de l'Ardèche et qui scelle le « trait d’union entre les collèges de l’Éducation nationale et les entreprises agricoles », résume le directeur. Ce format permet à des jeunes qui « souhaiteraient réaliser un stage pendant les vacances d’été, de se réorienter dès septembre, et ne pas perdre de temps » . S’il reconnaît que ce dispositif n’a jusque-là pas été investi : « Quel parent sait, que l’on peut envoyer son enfant en stage en demandant une convention à la chambre consulaire concernée ? », s’interroge-t-il. Le proviseur se dit prêt à faire sa part. « S’il y a des agriculteurs frileux à l’idée d’accueillir un stagiaire si jeune, on peut imaginer faire un retour d’expériences, car nous avons le savoir-faire. Par exemple, faire venir des groupes d’agriculteurs volontaires pour accueillir des élèves, faire un temps de paroles, afin d’être un lieu ressource et de devenir un dispositif qui montera en puissance », conclut Matthieu Prévost.

Marine Martin